IL EST VRAI, expliquent Hannes Devos et coll. (Louvain, Belgique), que nombre de personnes victimes d’un AVC reprennent le volant, la plupart du temps dans de bonnes conditions de sécurité. Ces médecins se sont penchés sur les moyens d’apprécier l’aptitude à reconduire en se fondant sur une métaanalyse de 30 études. Ils ont constaté que dans toutes ces publications, un test de conduite permettait d’évaluer l’habilité du patient. Ils ont aussi et surtout constaté que trois tests simples permettent de présélectionner ceux seront le plus à même de se remettre au volant en sécurité. Ces examens peuvent être réalisés au cabinet médical avec le grand avantage d’être moins onéreux et plus faciles à réaliser qu’un test routier.
Les 30 études analysées regroupaient 1 728 participants. Parmi eux 938 (54 %) ont subi une évaluation de la conduite automobile. L’épreuve a été réalisée en moyenne 9 mois après l’AVC. Mais la métaanalyse a également permis de déterminer les trois types de tests rapides prédictifs de l’aptitude, et ce en 15 minutes.
Le premier test porte sur la reconnaissance des panneaux de signalisation. Il permet de vérifier la connaissance des règles de circulation et de s’assurer de la compréhension visuelle d’injonctions.
Le deuxième test s’intéresse à des tâches portant sur la distance. Il s’agit d’épreuves évaluant les capacités de perception visuelle et de vision spatiale, ainsi que de vitesse d’acquisition mentale des informations.
Le dernier test repose sur le « Trail Making Test B » qui mesure les capacités visuomotrices par la poursuite et la détection visuelles.
Lorsque les patients obtiennent un score inférieur à 8,5/12 à la première épreuve, moins de 25/32 à la deuxième et mettent plus de 90 secondes à la troisième, il est probable que le test de conduite sera un échec. De fait, dans 80 à 85 % la prédiction clinique a été confirmée au volant.
En revanche, il est apparu que l’aptitude à conduire ne peut être prédite sur le handicap moteur. D’autant que de multiples systèmes permettent d’adapter un véhicule au handicap (boule sur le volant pour tourner d’une main, accélérateur au pied gauche sur une voiture à boîte automatique…). Enfin, 75 % des études n’ont pas mis en évidence de risque d’accident plus élevé chez ces patients.
Neurology, 22 février 2011.
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