Difficile pour les cardiologues de prendre la décision de poser un stent à des sujets coronariens ayant présenté une allergie cutanée à l’un des métaux présents dans le dispositif. Des cardiologues de la Mayo Clinic apportent des éléments rassurants en montrant qu’il ne semble pas y avoir pas davantage d’infarctus du myocarde, de décès et de resténose à trente jours et à quatre ans.
Les chercheurs ont comparé les données de 29 patients ayant un antécédent connu d’allergie au métal à celles de 250 sujets témoins non allergiques, tous ayant eu la pose d’un stent coronaire. De plus, l’équipe a étudié les marqueurs sanguins d’allergie avant et après la pose de stent. Les taux de leucocytes, d’éosinophiles et de lymphocytes n’ont pas varié après l’intervention.
Hypersensibilité au nickel
Les stents coronaires utilisés dès 1997 sont composés d’acier inoxydable, d’alliage cobalt-chrome ou platine-chrome. Tous contiennent du nickel à des taux variables, entre 10 et 35 % et du chrome à hauteur de 18-20 %. Or l’allergie au nickel est la plus fréquente des dermatites de contact en touchant près de 8 % de la population générale, principalement les femmes via le port de bijoux fantaisies (boucles d’oreilles, piercings). Dans cette étude, une hypersensibilité au nickel était rapportée chez 26 des 29 participants, et celle au chrome chez 9 parmi les 29. Un test cutané s’était révélé positif chez les 11 sujets ayant fait l’examen. Pour les autres participants, l’allergie était présumée d’après les antécédents.
« Nous ne faisons pas de test d’allergie au nickel en routine, souligne, le Dr Rajiv Gulati, l’un des auteurs. (...) Nos résultats suggèrent que le mécanisme de réaction cutanée au métal diffère de ce qui peut se produire au niveau de la paroi artérielle ». Si ces résultats sont rassurants, il est encore trop tôt pour ne plus mentionner l’allergie au métal dans les contre-indications à la pose de stents.
Circulation: cardiovascular interventions, publié le 16 avril 2012.
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