Face à la persistance d’événements indésirables associés aux soins (EIAS) liés aux anticoagulants, la Haute Autorité de santé (HAS) rappelle, dans un Flash Sécurité patient, mis en ligne le 19 octobre, les bonnes pratiques de surveillance biologique en cas de traitement par héparines et antivitamines K (AVK).
Environ 5 000 décès par an seraient associés à des hémorragies sous antivitamines K, est-il indiqué. Avec le slogan « une prise de sang pour éviter une perte de sang » et à travers les exemples de trois cas cliniques, la HAS invite à la vigilance par une « surveillance biologique régulière et rigoureuse » et une attention à « la temporalité des prélèvements et à la prise en compte des résultats ».
Dès la prescription, les recommandations sont à respecter et l’analyse pharmaceutique à « systématiser ». La surveillance doit être adaptée à l’anticoagulant prescrit, avec un contrôle « systématique » après chaque changement de posologie.
Pour l’héparine calcique, le premier prélèvement pour le TCA et/ou l’activité anti-Xa, selon les cas, « doit avoir lieu exactement entre les deux premières injections ». Le contrôle régulier doit aussi porter sur la cinétique des plaquettes. Pour les AVK, le contrôle passe par la mesure de l’INR, avec une fourchette de valeurs cibles « fixée pour chaque patient en fonction de l’indication thérapeutique et de son âge ». Les contrôles doivent être fréquents « jusqu’à ce que l’INR atteigne la valeur souhaitée et qu’il reste stable », est-il précisé. Ils peuvent ensuite être mensuels.
Une temporalité à respecter
Les prélèvements doivent respecter une certaine temporalité : « si un prélèvement est réalisé trop tôt ou trop tard après l’administration, les résultats ne sont pas fiables », insiste la HAS.
Pour assurer une bonne communication entre soignants et laboratoires, la HAS préconise la mise en place de « procédures d’alerte » pour favoriser un « ajustement rapide » des prescriptions après tout résultat hors norme. La transparence est requise sur les modifications de traitement, en les liant « systématiquement » aux résultats biologiques ou à l’examen clinique.
Les communications (lettres de liaison et de sortie, courrier d’adressage…) devraient par ailleurs mentionner les événements indésirables liés aux anticoagulants survenant au décours de la prise en charge du patient. Un meilleur partage d’informations peut aussi passer par la gestion des anticoagulants en pré, per et post-opératoire par l’anesthésiste et le chirurgien.
Enfin, un levier relève de l’information des patients eux-mêmes et de leur entourage. À côté de l’éducation thérapeutique, ils peuvent être informés sur les supports d’aide existants (plans de prise, applications, etc.).
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