Les chiffres PMSI 2010-2012 en témoignent : la chirurgie percutanée des calculs rénaux perd du terrain depuis l’essor de l’Urétéroscopie souple (URSS). En 2010, quelques 2 500 actes de chirurgie percutanée étaient recensés, contre de 1000 à 2000 en 2011 et 2012, alors que parallèlement le nombre d’URSS réalisé est passé de 2000 à 13 000. « Un chiffre en nette augmentation, même en tenant compte de l’impact de la cotation de l’acte au cours de cette période », note le Dr Laurent Yonneau.
La Néphrolithotomie percutanée (NLPC) est un geste qui est toujours resté peu souvent pratiqué, avant même l’arrivée de l’urétéroscopie. Selon les recommandations de l’European Association of Urology (EAU), elle est indiquée en première intention dans les calculs du rein de plus de 20 mm, tandis que les calculs de 10 à 20 mm relèvent de la lithotritie extracorporelle, de l’URSS ou de la NLPC.
« L’un des freins à son utilisation a toujours été la crainte des complications, en particulier hémorragiques, poursuit le Dr Yonneau. Cette crainte explique d’ailleurs en partie l’engouement pour l’URSS, qui découle également d’une moindre durée d’hospitalisation (une à deux nuits, voire en ambulatoire, versus deux à quatre nuits pour la chirurgie percutanée). Autre frein, encore plus d’actualité aujourd’hui : l’apprentissage du geste, essentiel car la qualité de la ponction initiale a un impact important sur sa morbidité. Or, avec la réduction des indications, la formation des internes pourrait devenir problématique dans certains centres.Pourtant, si la NPLC, comme d’ailleurs la lithotritie extracorporelle, est aujourd’hui concurrencée par l’URSS, il faut veiller à ce que ses indications soient respectées, insiste le Dr Yonneau. L’URSS est une technique certes moins agressive que la chirurgie, mais elle expose également à un risque de sepsis ainsi qu’à celui d’une multiplication des procédures si l’indication est mal posée. Il semble ainsi difficile de se passer de la NPLC en cas de calcul de plus de 20 mm ou de calcul coralliforme ».
La chirurgie percutanée garde ainsi toute sa place dans ces contextes cliniques, d’autant qu’elle bénéficie de plusieurs avancées. L’échographie est de plus en plus performante pour le guidage. Le geste classiquement réalisé sur un patient en décubitus ventral peut être fait en décubitus dorsal, ce qui présente le double avantage d’une installation plus rapide du patient et d’un possible traitement combiné URSS-NLPC dans les calculs complexes. Enfin la minipercutanée doit encore faire ses preuves.
« Ainsi, la place de la NLPC peut évoluer avec le temps », conclut le Dr Yonneau.
D’après un entretien avec le Dr Laurent Yonneau, hôpital Foch, Suresnes
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024