PLACÉE SOUS l’égide de la Société française de cardiologie, du Collège national des cardiologues français et du Collège national des cardiologues des hôpitaux généraux, en partenariat avec Biopharma et Servier Médical, cette émission comprend de nombreux reportages enregistrés durant le congrès, commentés par des experts français. Parmi une actualité très riche, six grands thèmes ont été retenus cette année : l’insuffisance cardiaque, la recherche, la prévention, le syndrome coronaire aigu, la rythmologie et l’imagerie.
L’insuffisance cardiaque à FE préservée.
Les résultats de l’étude I-PRESERVE sont quelque peu décevants pour cette pathologie dont la fréquence augmente et qui reste mystérieuse. Quatre mille cent vingt huit patients de plus de 60 ans ont été incorporés. Tous se voyaient assignés en plus de leur traitement habituel, soit un placebo, soit l’irbésartan avec une posologie augmentant progressivement de 75 à 300 mg/j. Après un suivi de cinquante mois en moyenne, aucune différence significative n’a pu être observée entre le groupe placebo et le groupe traité concernant les critères primaires (mortalité toutes causes confondues, hospitalisation pour insuffisance cardiaque, infarctus, AVC ou arythmie) ou secondaires (mortalité cardio-vasculaire). L’étude HF-ACTION, quant à elle, a confirmé le bénéfice de l’activité physique sur la qualité de vie, la capacité physique, voire la survie des insuffisants cardiaques. Les experts s’accordent donc à recommander la réadaptation physique : ce n’est pas dangereux et tout patient devrait en profiter. Le bénéfice est toutefois meilleur chez les patients les plus sévères avec une altération de la fonction ventriculaire gauche.
Recherche
La recherche a eu la part belle au congrès de l’AHA, avec près de 40 % des communications sur ce sujet. La thérapie cellulaire (étude Bonami : effets de l’injection de cellules de moelle osseuse sur le processus de réparation du cur après infarctus du myocarde) est une approche thérapeutique très prometteuse.
La prévention au cur des débats.
L’étude JUPITER a montré l’efficacité de la rosuvastatine (20 mg) en prévention primaire chez des patients avec un taux de LDL-cholestérol bas (< 1,3 g/l), en l’absence d’antécédents cardiovasculaires avec cependant un taux de protéine CRP supérieur à 2 mg/l. Les résultats montrent une baisse de 20 % du taux de mortalité toutes causes confondues dans le groupe rosuvastatine. « Ces données pourraient entraîner une révision des recommandations. Toutefois, de nombreuses questions restent en suspens : la tolérance à long terme, le coût… » a souligné le Dr Dominique Guedj (président du CNCF). Quant aux vitamines (E et C) et à l’acide folique, deux grandes études PH II et SEARCH confirment que ces suppléments alimentaires n’ont pas d’intérêt dans la protection cardiovasculaire.
Les bénéfices de l’angioplastie précoce.
Dans l’angor instable, l’étude TIMACS menée sur 3 000 patients montre l’intérêt d’une intervention invasive précoce chez les patients à haut risque.
L’étude du Pr Paganelli, quant à elle, a montré qu’il était possible de diminuer les thromboses de stent en administrant des doses de charge supplémentaire de clopidogrel chez les patients ayant une faible réponse plaquettaire, telle qu’évaluée par l’index VASP.
Progrès en rythmologie et en imagerie.
Des recherches en cours portent sur la possibilité de recharger un stimulateur cardiaque à partir de sa sonde. Dans cette expérience préliminaire chez le cochon, un microgénérateur alimenté par les battements cardiaques a produit une partie de l’électricité nécessaire au fonctionnement du pacemaker. Ces résultats laissent entrevoir la possibilité de mettre au point une nouvelle génération de pacemakers dont la durée de vie serait significativement allongée.
Enfin, en ce qui concerne l’imagerie, l’usage de l’échographie en première ligne explose et c’est une bonne chose. « L’IRM et le scanner prennent ensuite le relais » a expliqué le Dr Jean-Marc Foult (hôpital Américain, Neuilly). « A l’heure actuelle, les scanners sont irradiants, la prochaine génération le sera beaucoup moins ». Pour le Pr Pascal Guéret (président de la SFC), la véritable rupture technologique est l’arrivée de la technique « speckle tracking » en 3D.
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