Le développement de la laparoscopie 3D s’inscrit dans la lignée de la chirurgie assistée par ordinateur avec le robot Da Vinci, déjà utilisé dans diverses interventions chirurgicales depuis une dizaine d’années.
La cœlioscopie 3D, développée déjà un peu plus tôt aux États-Unis, a vraiment démarré en France depuis deux ou trois ans. Les images en 3D d’une caméra de cœlioscopie ultralégère introduite dans la cavité abdominale sont retransmises sur un écran. Ensuite, selon le même principe qu’au cinéma, toute l’équipe opératoire est équipée de lunettes 3D permettant de restaurer la perspective et la notion de profondeur. À côté de la gynécologie, d’autres spécialités chirurgicales peuvent bénéficier de la laparoscopie 3D, l’urologie surtout mais aussi la chirurgie digestive voire la chirurgie vasculaire.
Le recours à une caméra 3D redonne au chirurgien la vision 3D qu’il avait perdu depuis l’avènement de la cœlioscopie ; c’est un pas de plus dans l’amélioration de la vision cœlioscopique, après celui du passage de la vision en binoculaire à l’utilisation de l’écran. Certains opérateurs ou instrumentistes peuvent être gênés par le port des lunettes, mais elles sont bien adaptées et permettent notamment d’y clipper des verres correcteurs. Pour d’autres, l’apprentissage de la 3D est parfois un peu plus long car il est nécessaire de se positionner selon un angle bien précis par rapport à l’écran.
Les indications et contre-indications sont les mêmes que pour la cœlioscopie conventionnelle. « Toutes les cœlioscopies pourraient être réalisées avec la caméra en 3D. Le problème est essentiellement celui de son coût, environ le double de l’équipement classique, aussi tend-on actuellement à la réserver aux interventions les plus complexes », explique le Dr Maxime Marcelli.
La restitution des conditions de vue réelles sur l’écran, la restauration de la profondeur de champ devraient amener plus de précisions dans le geste, avec vraisemblablement un bénéfice en terme de durée d’intervention, d’hospitalisation, de complications mais jusqu’ici aucune étude n’a été menée pour le prouver.
« Si la cœlioscopie 3D ne constitue pas une véritable révolution en elle-même, elle participe à la progression constante de la cœlioscopie, que de nouvelles techniques améliorent sans cesse. De plus en plus souvent on tend vers le mini-invasif afin de simplifier les suites opératoires, soit avec le même nombre de trocarts mais un diamètre plus réduit, soit par le recours au monotrocart ; le recours aux nouvelles énergies favorise la dissection et la coagulation. On pourrait à terme utiliser une caméra 3D pour des gestes réalisés en minilaparoscopie », souligne le spécialiste.
D’après un entretien avec le Dr Maxime Marcelli, gynécologie-obstétrique, hôpital de La Conception, Marseille
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