L’Association française d’urologie (AFU) a publié en novembre dernier des recommandations sur la chirurgie ambulatoire pour aider les urologues à choisir le type de prise en charge le mieux adapté. Les explications du Dr Patrick Coloby.
« Il est évident qu’au cours des prochaines années, la chirurgie ambulatoire va se développer de manière importante dans notre spécialité. Et il faut nous préparer à cette évolution en mettant en place dans tous les établissements des organisations adéquates », note le Dr Patrick Coloby.
En novembre dernier, l’AFU a publié des recommandations sur la chirurgie ambulatoire, établies en lien avec la Société française d’anesthésie-réanimation (SFAR) et l’Association française de chirurgie ambulatoire (AFCA)et en suivant la méthodologie de la Haute Autorité de santé (HAS). « Ces recommandations ont pour but d’aider les urologues à choisir le type de prise en charge le mieux adapté en fonction du patient, de l’acte et de la structure de soins. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas voulu établir de liste d’actes qui puissent être faits en ambulatoire. En effet, la chirurgie ambulatoire, ce n’est pas seulement un acte. Il y a deux autres éléments indissociables : le patient et l’organisation interne à l’établissement », explique le Dr Coloby. Ces recommandations visent aussi à aider les urologues à apprécier les risques liés à chacune de leur intervention. « Il y a d’abord les risques liés à l’âge du patient mais aussi les risques hémorragiques ou infectieux ou les risques de rétention ». Il existe aujourd’hui des listes d’actes-cibles établis par l’assurance-maladie. « Quand un établissement n’a pas un taux suffisant d’ambulatoire sur des actes, inscrits sur ces listes, la CNAM peut ordonner sa Mise sous autorisation préalable (MSAP). Cette procédure oblige chaque médecin à faire une demande d’autorisation préalable s’il veut faire une hospitalisation traditionnelle pour un acte figurant sur la liste. Cette contrainte a fait la preuve de son efficacité. Aujourd’hui, par exemple, 60 % de la chirurgie des varices ou la chirurgie ophtalmologique est faite aujourd’hui en ambulatoire », indique le Dr Coloby. « Parmi les actes de chirurgie urologique, figurant sur ces listes d’actes-cibles, on trouve toute la chirurgie des bourses, l’urétéroscopie pour un calcul de l’urèthre pelvien ou le phimosis. Pour la chirurgie des bourses, on est encore à des taux d’ambulatoire relativement bas au niveau national. C’est à mon avis, surtout, un problème d’habitudes. Mais aujourd’hui, on est vraiment à un tournant. Il y a une forte pression économique des tutelles pour développer l’ambulatoire. Mais il y a aussi un engagement des instances de l’urologie avec ces recommandations publiées par l’AFU », indique le Dr Coloby, précisant que cette évolution vers l’ambulatoire n’est pas uniquement dictée par des impératifs économiques. « Certains pourraient nous dire qu’on fait prendre un certain nombre de risques aux patients pour des raisons budgétaires. En fait, on se rend compte que l’ambulatoire permet aussi d’améliorer les pratiques. Cela demande en effet une organisation très rigoureuse depuis la consultation de programmation jusqu’à la prise en charge du patient après sa sortie de l’hôpital. Cela impose aussi d’avoir une technique parfaite sur le plan chirurgical et anesthésique ».
D’après un entretien avec le Dr Patrick Coloby, centre hospitalier de Pontoise, ancien président de l’Association française d’urologie (AFU)
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