Comment se comportent les médecins spécialistes libéraux dans leur cabinet ? La Direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques (DREES) a mené l’enquête auprès de praticiens de neuf disciplines (cardiologie, dermatologie, gynécologie, gastro-entérologie, ophtalmologie, ORL, pédiatrie,psychiatrie et rhumatologie). Elle a étudié en 2007 les motifs des consultations, le caractère urgent ou non du recours, les prescriptions qui en ont découlé et la durée moyenne des consultations. Ce dernier critère montre une grande disparité entre les différentes spécialités. Les ophtalmologistes reçoivent en effet un patient toutes les 16 minutes en moyenne (comme les médecins généralistes). Une séance dure entre 15 et 20 minutes en dermatologie, ORL et gynécologie tandis qu’elle peut atteindre 30 à 35 minutes en psychiatrie. La DREES note que quelle que soit leur spécialité, les consultations chez des praticiennes sont plus longues que chez leurs homologues masculins. De même, les médecins plus âgés reçoivent plus longuement leurs patients. Les praticiens de secteur II consacrent en moyenne un peu plus de temps à leurs patients. L’écart atteint 4 à 5 minutes de plus en cardiologie et en psychiatrie. Enfin, les caractéristiques des patients ont également une influence sur la durée moyenne de consultation. Psychiatres et rhumatologues accordent un peu plus de temps à leurs jeunes patients. ORL et dermatologues s’attardent davantage avec les personnes âgées.
La DREES se penche par ailleurs sur la nature, le caractère urgent ou non du recours au spécialiste, sur le contenu des consultations et les prescriptions qui en découlent. Elle établit par exemple qu’entre 30 % (en cardiologie) et 83 % (en pédiatrie) des spécialistes visés prescrivent des médicaments à l’issue de leurs cosnsultations ; que les gastro-entérologues prescrivent également, dans la motié des cas, des examens complémentaires. L’enquête constate également que dans plus de la moitié des cas, les praticiens demancent à leurs patients de revenir les voir. Quant à les envoyer vers un généraliste, ce sont les cardiologues qui le font le plus souvent (dans un cas sur trois) tandis que les autres spécialités étudiées orientent plus rarement leurs malades vers un autre médecin et recourent, quant ils le font, à l’appui d’un confrère d’une autre discipline.
Enfin, l’enquête montre qu’à l’exception des pédiatres (34 %) et des ORL (15 %), moins de 10 % des consultations auprès des spécialistes libéraux relèvent d’une urgence.
Marie Gouyon, « Consulter un spécialiste libéral à son cabinet : premiers résultats d’une enquête nationale », Études et résultats n°704, DREES.
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