LARGEMENT NOURRI par les différentes conférences de dialogue et de réflexions chargée de son élaboration avec l’agence régionale de santé (ARS) d’Alsace, le futur Projet régional de santé (PRS), pour les années 2011-2015, devrait être consultable sur Internet début novembre et officiellement promulgué en fin d’année. Ce document d’un millier de pages devrait notamment reprendre les conclusions de la Conférence régionale de santé et des quatre Conférences de territoires mises en place pour représenter les professionnels et les usagers de la région.
La « conférence de territoire II », qui inclut l’agglomération et la région de Strasbourg, présentait vendredi dernier les conclusions de ses travaux. Sans surprise, elle souhaite la concrétisation du « contrat local de santé » établi entre l’ARS et la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) au printemps dernier, mais plaide aussi pour une meilleure coordination des urgences d’une part et des soins psychiatriques d’autre part. La conférence, présidée par le Dr Alexandre Feltz, médecin généraliste et vice-président de la CUS, rappelle les priorités que sont la lutte contre l’obésité, notamment chez les jeunes, ainsi que la prévention du diabète, des accidents neuro et cardiovasculaires et des comportements à risque. Elle constate aussi que Strasbourg concentre un nombre important de personnes ayant du mal à accéder aux soins pour des raisons financières, la somme des forfaits, des déremboursements et des dépassements, sans parler de la nouvelle taxe sur les mutuelles, aggravant la situation.
Le président de la Conférence régionale de santé, Daniel Lorthiois, déplore, lui, la « mauvaise répartition » des professionnels de santé dans la région strasbourgeoise, et la fréquence « excessive » des dépassements des médecins spécialistes. En Alsace, rappelle-t-il, 45 % des spécialistes sont en secteur II, soit le taux le plus élevé du pays après l’Île-de-France et Rhône-Alpes. De plus, selon lui, de nombreux spécialistes de secteur I « ne respectent pas la convention » et pratiquent des dépassements qui ne lui semblent pas toujours justifiés, surtout à Strasbourg. Un point de vue contesté par le représentant de l’URPS d’Alsace, le Dr Jean-Luc Seegmuller, pour qui « l’offre de médecins soit en secteur I, soit en secteur II, soit dans d’autres structures permet largement aux patients d’être pris en charge sans aucun dépassement ».
Tout en souhaitant que les questions financières soient prises en compte par le futur Projet régional, qui ne disposera toutefois d’aucun « pouvoir » coercitif pour cela, les deux conférences relèvent que les dépistages de masse, notamment ceux des cancers du colon, du col de l’utérus et du sein, souffrent de cette situation : « Les dépistages sont certes gratuits, mais dès qu’il faut faire des examens complémentaires, certaines personnes s’y refusent en raison des frais à engager », soulignent le Dr Feltz et Daniel Lorthiois. Les deux structures proposent donc la mise en place d’un « parcours de dépistage » particulier qui permettrait aux patients ayant passé un test positif de subir des examens plus poussés sans avoir à craindre des frais complémentaires ou non pris en charges.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024