La dermatologie s’affirme dans le champ des thérapies ciblées et de la télémédecine, et souligne l’importance de l’expertise dans le domaine de l’esthétique dermatologique.
Deux thérapies ciblées ont obtenu récemment leur AMM dans le mélanome métastatique : l’ipilimumab en deuxième ligne et le vémurafénib en première ligne. Parallèlement, dans le carcinome basocellulaire avancé, et dans la maladie de Gorlin, le vismodegib qui cible une mutation sur la voie hedgehog a donné des résultats remarquables.
De plus, on commence à avoir de plus en plus de recul dans le domaine des biothérapies utilisées pour le traitement du psoriasis, ce qui permet d’affiner la connaissance de leur profil de tolérance et donc les stratégies de surveillance.
Le domaine des bulloses n’est pas en reste avec le rituximab, anticorps monoclonal anti-CD20 qui voit son indication s’étendre des lymphomes B cutanés primitifs au pemphigus.
Ces progrès cliniques s’appuient sur une recherche dermatologique active qui s’ouvre au domaine des nanoparticules, des cellules souches issues de cellules cutanées adultes, sans compter le développement d’une recherche active sur la « peau neuronale ».
Si l’éducation thérapeutique continue aujourd’hui d’être un support thérapeutique important dans la prise en charge des patients, comme par exemple dans la gestion de la corticophobie, la télémédecine prend son essor comme le montre un projet particulièrement original de téléassistance à domicile, mis en place en Basse-Normandie pour la prise en charge des plaies de jambe. Autre preuve de la volonté de structuration de notre discipline, la mise en place des postes « d’assistant en dermatologie », un nouveau métier dont l’objectif est ainsi de permettre la délégation de certaines tâches réalisées jusqu’ici par le dermatologue, afin de lui permettre d’optimiser son rôle d’expert de la peau auprès des patients.
Toujours d’actualité, bien sûr la dermatologie esthétique, pour laquelle les discussions actuelles autour d’effets secondaires liés à certaines techniques d’esthétique, mettent bien en avant l’importance de l’expertise dermatologique pour en limiter la fréquence : quels risques liés au type de pathologie cutanée associée ? Comment les prévenir ? Autant de questions auxquelles le groupe Dermatologie Esthétique et Correctrice (gDEC) de la Société Française de Dermatologie essaye de répondre. On ne peut concevoir une dermatologie esthétique sans des connaissances d’anatomie, de physiologie, d’immunologie de la peau, mais aussi sans la connaissance des diagnostics dermatologiques afin de choisir le traitement adapté. C’est pourquoi, le Comité de coordination de la dermatologie recommande que les actes esthétiques et en particulier les injections de produits de complément soient réalisés par des médecins qualifiés.
Service de dermato-cancérologie
CHU de Nantes
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