Insectes hématophages
Il s’agit d’insectes hématophages de l’ordre des diptères, essentiellement en France de la famille des culicidés. Ils peuvent piquer de jour comme de nuit même à travers les vêtements. Plus de 2 700 espèces de moustiques sont répertoriées. Ils possèdent une paire d’ailes et se reproduisent en France plutôt l’été. Ils ont une durée de vie d’environ 10 jours. Seules les femelles piquent et certains facteurs peuvent les attirer : hypersudation du sujet piqué, variation du taux d’estrogène urinaire, température élevée du corps.
Réaction cutanée
Une réaction cutanée, le plus souvent inflammatoire.
Le femelle moustique pique, absorbe le sang tout en « régurgitant » des substances salivaires à l’origine de réactions inflammatoires immédiates ou retardées, on peut observer :
- une réaction classique non spécifique avec un petit œdème local prurigineux entraînant une sensation désagréable. Cette symptomatologie est normale, liée aux propriétés pharmacologiques de la salive. ;
- des réactions d’hypersensibilité sont possibles chez des sujets prédisposés : ce peut-être une réaction locale étendue avec un œdème persistant pendant 4 à 5 jours également prurigineux dont le mécanisme n’est pas encore élucidé, exceptionnellement une réaction anaphylactique allant de l’urticaire généralisée au choc anaphylactique dont 20 cas avérés ont été publiés dans le monde.
Allergie au moustique
L’allergie au moustique, un diagnostic parfois difficile à poser.
Le diagnostic des réactions d’hypersensibilité repose sur l’identification si possible de l’insecte piqueur. En cas de suspicion de réaction IgE-dépendante modérée, le dosage des IgE-spécifiques moustique est possible tout en gardant à l’esprit que les tests cutanés restent toujours plus fiables. Or, depuis 2009, des extraits commerciaux (notamment pour le taon) ont été retirés de la panoplie des tests disponibles par l’AFSSAPS. Pour le moustique, un test cutané en prick reste disponible mais il est peu sensible. Nous devons nous contenter actuellement du dosage biologique. Actuellement quatre allergènes majeurs du moustique sont identifiés au niveau recherche mais aucune application pratique n’est possible pour l’instant souligne le Dr Lavaud. Les avancées dans l’allergologie moléculaire, en particulier l’identification de nouveaux allergènes, permettront peut-être de réévaluer le service rendu par des extraits commerciaux mieux standardisés.
D’autres pathologies aux moustiques
Ces insectes hématophages peuvent également transmettre d’autres maladies infectieuses tels que la dengue, la filariose et le paludisme. En France, deux espèces sont particulièrement sous surveillance : l’une est vecteur du chikungunya (Aedes albopictus) et l’autre (genre Culex) vecteur du virus West Nile, présent dans le sang d’oiseau porteur du virus dont ils se nourrissent.
Traitement en cas de piqûres multiples et invalidantes
L’attitude thérapeutique diffère selon les pathologies observées, la région d’infestation ; une consultation « voyages » pour les séjours en zone infestée peut être utile. Les pathologies infectieuses doivent être prises en charge par des services spécialisés. La prise en charge des réactions classiques locales ou étendues repose sur la prise d’un antihistaminique, l’application de compresses alcoolisées en veillant à ce que les lésions de grattage n’entraînent pas de surinfection avec lymphangite secondaire nécessitant parfois une hospitalisation avec mise en route d’une antibiothérapie. L’immunothérapie spécifique au moustique n’est indiquée qu’en cas d’allergie IgE-dépendante authentifiée et de réaction systémique. Les extraits demeurent de qualité médiocre et ne sont pas standardisés. De nouveaux extraits comportant les allergènes majeurs et des modes de désensibilisation par voie sublinguale sont en cours d’évaluation. La vitamine B longtemps proposée dans la gestion des réactions aux moustiques n’a pas fait la preuve de son efficacité.
Prévenir les piqûres de moustiques
La première mesure consiste à éviter d’attirer « l’attention » des moustiques femelles en se protégeant. Certaines qualités de peau semblent attirer les moustiques (sans preuve scientifique formelle pour l’instant), Certaines couleurs de vêtements (jaune, orangé, rouge, violet), la chaleur, l’humidité (favorisant la sudation) semblent aussi attractives. D’où quelques mesures de prévention simples :
1) se vêtir d’habits peu colorés et amples, les imprégner de répulsifs ainsi que les moustiquaires en veillant à utiliser chez les enfants de plus de 3 ans, des produits à base de perméthrine efficace pendant deux mois, même après cinq lavages avec de la lessive à 60 °C sans toutefois porter le vêtement imprégné plus d’un mois : Insect Ecran Vêtements et Tissus ; Insect Ecran Moustiquaire : moustiquaire imprégnée de perméthrine, action 3 ans/10 lavages ; Mousticologne Spray tissus ; Moustiquaires PharmaVoyage : Trek et Totem ;
2) Utiliser des répulsifs corporels autres que la citronnelle (peu efficace) en évitant leur application sur les muqueuses, les yeux, les lèvres.
- Chez l’enfant de moins de 3 ans : Mousticologne peaux sensibles, enfants bébés, Prébutix Gel, Roll on, lait et lotion.
- Entre 3 et 12 ans : éthylhexanediol (Insect Ecran Peau Enfant) ou citriodiol, dérivé d’essence naturelle d’eucalyptus, (Mosiguard Spray [40 %] et Stick).
- Chez l’adulte et l’enfant de plus de 12 ans : diéthyltoluamide (DEET) à une concentration minimum de 35 à 50 % d’une durée d’utilisation maximum de 2 mois, (Insect Ecran Peau Adulte).
- En zone très infestée, le choix se porte sur l’icaridine aux effets moins toxiques (Insect Ecran spécial Tropiques à 25 %, Insect Ecran Peau Enfant à 20 %).
- Durant la grossesse : Le Mousticologne Peaux sensibles est autorisé contrairement à l’éthylhexanediol, le citriodiol et le DEET qui eux sont contre-indiqués.
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