Les dermatologues rappellent les nouvelles modalités de la prise en charge de la teigne du cuir chevelu de l'enfant depuis l'arrêt de commercialisation de la Grisefuline (griséofulvine) par Sanofi-Aventis en février 2021. Les problématiques de fabrication n'étant toujours pas résolues, « il nous paraît important de rediffuser l'information auprès des médecins », explique le Dr Sébastien Barbarot (CHU de Nantes), président de la Société française de dermatologie pédiatrique.
Un groupe de travail constitué en urgence à l'initiative de l'Agence du médicament (ANSM) et de sociétés savantes* sous la coordination du Centre de preuves en dermatologie a élaboré un nouvel algorithme reposant sur un traitement oral par terbinafine ou itraconazole. Dès juillet 2021, l'ANSM a validé et publié ces nouvelles recommandations fondées sur l'expérience, la littérature, les données d’études observationnelles, les essais thérapeutiques disponibles et les recommandations allemandes et anglaises.
Les teignes font partie d’un groupe de maladies de la peau et des phanères (cheveux, poils, ongles) dues à des champignons appelés dermatophytes. Elles touchent essentiellement les enfants. La teigne n’est pas une maladie infectieuse grave mais elle est très contagieuse. Elle affecte souvent des populations précaires d’Afrique sub-saharienne. En France, les dermatophytes les plus fréquentes appartiennent au genre Trichophyton puis Microsporum. En cas de suspicion clinique de teigne, il est recommandé de pratiquer un prélèvement mycologique dès que possible.
Terbinafine et itraconazole
La prise en charge repose sur des mesures d’hygiène associées à un traitement antifongique local (crème, shampooing ou lotion) et un traitement antifongique administré par voie orale :
- la terbinafine (dirigée contre le Trichophyton) est le traitement probabiliste à instaurer d’emblée ;
- l’itraconazole est utilisé pour traiter le Microsporum, soit lorsque l’examen direct mycologique initial est clairement en faveur de ce champignon, soit lorsque les résultats des cultures l’ont identifié.
Le traitement doit être réévalué à 4 semaines. Les enfants de moins de 10 kg relèvent d’une prise en charge hospitalière.
« Nous observons actuellement des cas possibles de résistance à l'itraconazole, indique le Dr Barbarot. Une étude va être lancée sur le sujet. »
* Société française de dermatologie, la Société française de mycologie médicale, la Société française de pédiatrie, la Société française de dermatologie pédiatrique et la Société française de pathologie infectieuse de langue française
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