Aujourd’hui, en France, près de 100 000 patients adultes souffrent de dermatite atopique sévère.
La maladie débute généralement dans la petite enfance, mais chez 20 % des patients elle se déclare après l’âge de 20 ans. La prévalence diminue après 50 ans. La maladie évolue par poussées : 11 poussées en moyenne dans l’année pour les patients souffrant de dermatite atopique sévère. Chaque poussée dure environ 17 jours, soit 192 jours par an. Près d’un patient sur deux présente des comorbidités atopiques (40 % asthme, 50 % rhinite allergique). « Différents mécanismes sont impliqués dans la dermatite atopique, notamment une anomalie du gène de la fillagrine (30 % des patients) qui multiplie le risque par trois, la présence d’auto-anticorps anti-IgE, l’environnement, les microbiotes digestif et cutané… », a expliqué le Dr Caroline Jacobzone (Centre Hospitalier de Bretagne Sud, Lorient). « Mais surtout, le rôle des cytokines dans la cascade inflammatoire est aujourd’hui bien connu », a-t-elle ajouté. La déficience de la barrière cutanée permet aux allergènes de s’infiltrer dans l’épiderme et active une réponse immunitaire anormale qui se caractérise par une surproduction de cytokines IL-4 et IL-13 par les cellules Th2 conduisant à une réponse inflammatoire non contrôlée et chronique de la peau. Au cœur de la physiopathologie de la maladie, cette surproduction représente une cible thérapeutique prometteuse et le dupilumab, un anticorps monoclonal humain, a été conçu pour inhiber spécifiquement l’IL-4 et l’IL-13. Près d’un patient sur deux (44 %) est en attente d’un traitement efficace.
Des actions pour sortir la maladie de l’ombre
Sanofi Genzyme et l’Association Française de l’Eczéma ont décidé de s’engager auprès des patients souffrant de dermatite atopique sévère afin d’améliorer la vie des malades et de leur entourage. Le projet eclA a pour objectif d’apporter un éclairage et des données factuelles sur les conséquences de cette maladie en vie réelle. Des auto questionnaires validés ont été remplis par plus de 1 000 patients adultes. Les résultats préliminaires sur 225 patients dont 149 femmes (âge moyen 33 ans) et 76 hommes (âge moyen 38 ans) viennent d’être publiés. Les patients présentent une très nette détérioration de leur qualité de vie par rapport aux formes légères à modérées de la maladie. Ils ont également une sexualité directement impactée : près de 10 % des sujets interrogés présentent une atteinte génitale. Par ailleurs, une campagne « Ma peau est une prison » (www.mapeauestuneprison.fr) relaie le vécu douloureux, physique et psychologique des patients.
Conférence organisée par Sanofi Genzyme
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