LYON (69)
DR JEAN-PIERRE MICOLLE
Beaucoup de mots dans les annonces actuelles sur la revalorisation du médecin généraliste, des mots vides de sens s’ils ne sont pas illustrés par des exemples précis. Depuis le printemps 2010 par exemple un médecin généraliste ne peut plus prescrire un corset rigide. Seuls les rhumatologues les orthopédistes ou les médecins de rééducation sont compétents…
Quand un patient à une fracture vertébrale non compliquée ostéoporotique ou traumatique, pourquoi lui imposer un déplacement douloureux et un délai d’attente non négligeable pour mettre en place une solution efficace non dangereuse dont il a besoin immédiatement ?
L’oxygène au débit de 10 litres par minute est la thérapeutique la mieux validée dans les algies vasculaires de la face mais le médecin généraliste ne peut pas le prescrire, seuls les neurologues sont compétents…
Face à ces 2 situations que je viens de vivre la question est : Pourquoi ?
Je peux me lever la nuit pour prendre en charge à la phase aiguë un OAP ou un infarctus mais je ne peux pas prescrire de l’oxygène ?
Les qualificatifs qui me viennent a l’esprit sont : Inepte, insultant, incohérent, méprisant et bien d’autres.
Dans le même temps un gynécologue peut prescrire un asti hypertenseur ou un ORL un antidépresseur…
Pour redonner la place qu’il mérite au médecin généraliste il faut commencer par lui reconnaître toutes ses compétences et cela va bien au-delà de C = CS
Questionnaire consternant
PARIS
Dr GILLES LERAY
Psychiatre, j’ai reçu le questionnaire de la CNAM concernant mon activité médicale et j’ai commencé à y répondre sans que son aspect "chronophage", comme l’écrit Cyrille Dupuis, me pose problème.
Mais tout s’est compliqué quand je suis tombé sur la liste des troubles" psychologiques" que je devais utiliser pour coder les troubles de mes patients. Il s’agit d’une liste, International Classification of Primary Care, établie par le Wonca International Classification Committee, excusez du peu.
Avec tout le respect que je porte à ce que je me permets d’appeler familièrement la WICC, ce que ses deux traducteurs nous transmettent de ses travaux dans un français incomparable (on y parle par exemple d’un item P06 : sensation vieux, (sic), comportement sénile), est consternant.
C’est un accablant salmigondis de symptômes, de pathologies, de syndromes dans un inventaire où on n’ attend plus que le raton laveur.
Ce médiocre brouet, où "la peur d’un trouble mental" côtoie un "problème de phase de vie adulte", est d’autant plus incohérent que n’y apparaissent notamment pas, excusez du peu, l’hystérie, la paranoïa, l’
hypocondrie qui, à tout prendre, sont plus notables qu’un trouble hyperkinétique !
Ce qui est choquant c’est qu’utiliser cette "classification" pour rendre compte du travail des praticiens témoigne d’une méconnaissance affligeante, voire méprisante, de la clinique et de la pratique.
Psychiatrique.
Que l IFOP et la CNAM prétendent tirer des conclusions chiffrées, sinon scientifiques, à partir de données aussi foireuses n’est ni sérieux ni rassurant pour qui souhaite plus de compréhension entre les praticiens et l’administration publique.
Halte aux poncifs sur les spécialistes
MONTREUIL (93)
DR JEAN PIERRE KALFON
La lettre du Dr Rozan en réaction à une lettre d’un médecin psychiatre m’a stupéfaite.
Tous les poncifs anti-spécialistes d’un autre âge ont défilé…
Critique gratuite du délai d’attente pour des consultations chez un médecin psychiatre, dont le devenir des patients serait en danger « si leur médecin traitant ne les prenait pas en charge ».
Mais le Dr Rozan feint d’ignorer qu’il existe des zones sous médicalisées en psychiatre, en ophtalmologie etc.…Et que de tels spécialistes n’ont pas encore inventé le don d’ubiquité et n’ont que deux bras et deux jambes…
Les rendre responsables indirectement du suicide de certains patients parce qu’ils n’ont pu être pris en charge rapidement est un peu fort de café…
Les psychiatres (que je ne suis pas) sont bien souvent eux aussi débordés… et n’accusent pas leur confrère généraliste de mal faire le travail…
Plus rocambolesque est la charge contre les psychiatres qui « n’écouteraient pas leurs patients » ; mais sur quelle étude sérieuse se fonde ce praticien pour avancer de tels propos ?
Après avoir traité d’incompétents, nos confrères spécialistes de psychiatrie, ils les attaquent gratuitement en dénonçant des conventions « qui ont blindé les revenus des spécialistes » !
Oubliant, que la consultation d’un médecin spécialiste clinicien est restée pendant près de dix ans bloqués
Ce qui a mis en danger de grandes spécialités cliniques.
D’où le déficit encore actuel en pédiatres, psychiatres, rhumatologues, endocrinologues.
Tout ceci n’est pas très sérieux et peu confraternel.
Heureusement, que sur le terrain, la majorité des omnipraticiens et des spécialistes gèrent en harmonie, en toute confraternité, sans frustration infantile et souvent avec amitié des réseaux de soins efficaces.
Je note pour finir que le Dr Rozan si critique envers les spécialistes » signe cependant son papier « spécialiste en médecine générale », comprenne qui pourra…
Ciel, mon CAPI
ANGOULÊME
Dr YVES ADENIS-LAMARRE
En ce qui concerne la prescription des génériques, l’objectif est de 90 % en nombre de boîte. Ainsi, en mai 2010, période peu propice à la prescription des antibiotiques, j’ai prescrit 40 fois des antibiotiques, 10.
fois hors génériques, dont une fois un traitement de Gentalline sur jours ; le seul acceptable sur l’antibiogramme ; un vieil antibiotique, pas cher, mais pas généricable car peu utilisé. 10 jours, ça fait 10 boîtes, donc pour respecter le quota de 90 % il me faut prescrire en compensation 90 boîtes d’amoxicilline, soit 45 traitements. Or, n’ayant prescrit que 40 fois des antibiotiques, comment faire pour atteindre l’objectif du CAPI autrement qu’en doublant mon nombre de prescriptions, donc à des gens qui.
n’en ont pas besoin ?
Hier, j’ai reçu la liste des patients de plus de 65 ans qui n’ont pas encore bénéficié de la vaccination antigrippale, seul moyen de contrôler un peu l’atteinte de l’objectif, car les patients reçoivent un papier,
vont à la pharmacie, puis chez l’infirmière, et le médecin n’est au courant de rien. Donc, j’ai félicité Mme Michu, car elle s’est fait vacciner. « Mais vous rigolez docteur, il est au frigo, et il va y rester !
Le pharmacien m’a même dit que je pouvais lui retourner pour en faire bénéficier un autre »
J’ai vu aussi Mme Durant, et je lui ai proposé un mammotest. « Il en est hors de question, Docteur, la dernière fois elles m’ont fait mal, je n’y retournerais plus ». Alors, j’ai sorti mon mouchoir et je lui ai dit : «
Pensez un peu à moi, Mme Durant, regardez cette revue, c’est inscrit que si je n’atteins pas les objectifs, je ne toucherai pas ma prime de fin d’année. » « C’est vrai docteur ? Bon, c’est parce que je vous aime
bien, je vais faire un effort sur moi, et j’irai la passer ». « Merci Mme Durant »
Belle médecine futuriste que l’on nous propose ! Mentir systématiquement aux patients afin d’assurer nos fins de mois.
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