LA DÉGÉNÉRESCENCE maculaire liée à l’âge (DMLA) dans sa forme humide pourrait tirer profit d’un traitement par une molécule utilisée dans l’arthrose. Jason S. Slakter (New York) présente, à l’AAO-MEACO à Chicago, les résultats d’un essai clinique de phase II mené avec le fenrétinide, un dérivé synthétique de la vitamine A. Le risque d’apparition de DMLA humide a diminué de moitié environ chez les patients traités. De même la croissance des atrophies géographiques a été réduite dans le groupe de patients recevant le traitement, par rapport à un groupe témoin. Cette amélioration était en relation avec une chute du taux sanguin d’un biomarqueur, la retinol binding protein (RBP), une baisse qui reflète l’activité du fenrétinide. La chute d’au moins 60 % de la RBP a été associée aux meilleurs résultats cliniques.
L’ophtalmologiste new-yorkais explique que la molécule agit sur la DMLA par trois mécanismes principaux : une forte activité anti-inflammatoire, une inhibition de l’angiogenèse et une diminution de toxines dérivées de la vitamine A, comme l’A2E et la lipofuscine. Ces toxines s’accumulent dans l’épithélium pigmentaire de la rétine et limitent l’oxygénation des photorécepteurs rétiniens.
Le travail a été mené chez 246 patients sur 30 sites aux États-Unis. Un essai de phase III est prévu pour le début de l’année prochaine. Les attentes sont d’autant plus fortes que le fenrétinide est utilisé de longue date dans la polyarthrite rhumatoïde, des cancers et autres affections, avec une bonne tolérance.
La rétinite pigmentaire.
Ce n’est plus de vitamine A précisément, mais de bêta-carotène dont il est question dans l’intervention de l’équipe du Dr Rotensteich. Plus exactement du 9 cis-bêta carotène qui améliore la vision des patients atteints de rétinite pigmentaire. Cette molécules s’est déjà montrée efficace sur certaines pertes de la vision nocturne. C’est ainsi qu’est venue l’idée à l’équipe de la tester dans la rétinite pigmentaire qui débute aussi par une baisse de la vision dans l’obscurité. Pour vérifier l’hypothèse, l’équipe a enrôlé 29 patients, qui ont reçu la molécule per os pendant trois mois. Parmi eux, un tiers a bénéficié d’une amélioration de la vision. Le chercheur explique que cette action positive pourrait être liée à une perturbation du cycle des rétinoïdes aux cours de certaines formes de rétinite pigmentaire. Il poursuit en exprimant le besoin de confirmation par de nouvelles études, qui pourront également déterminer la posologie optimale.
Sur iPhone.
La rétinopathie diabétique fait l’objet d’une communication pour le moins originale. Des ophtalmologistes de Pittsburg, dans le cadre de la télémédecine, ont eu l’idée de transférer des images rétiniennes vers un iPhone pour analyse. Ils ont comparé leur interprétation à celle réalisée, pour ces mêmes clichés, sur un écran d’ordinateur. Trois aspects cliniques de la rétinopathie ont été jugés chez 55 patients (soit 110 yeux). Il existe plus de 85 % de concordance entre les diagnostics posés à partir de l’iPhone et ceux faits sur ordinateur, explique Michael J. Pokabla. La qualité des images sur le téléphone a été jugée excellente.
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