Plus de risque d'événement avec le bypass

Des hospitalisations fréquentes cinq ans après la chirurgie bariatrique

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Publié le 20/01/2020
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Selon une étude américaine, le bypass gastrique est associé à un risque plus important de subir une intervention ou une opération au niveau de l'abdomen que la sleeve, et ce cinq ans après l'opération de chirurgie bariatrique.

Crédit photo : Phanie

Cinq ans après une opération de chirurgie bariatrique, les interventions au niveau de l'abdomen et les hospitalisations sont relativement courantes. Selon une étude américaine parue dans « JAMA Surgery », le risque de survenue de ce type d'événements est plus important après un bypass qu'après une sleeve.

« Il s'agit de l'une des plus grandes études jamais réalisées sur la chirurgie bariatrique », indique au « Quotidien » Anita Courcoulas, première auteure de l'étude, précisant que l'étude s'appuie sur des données en vie réelle.

Entre 2005 et 2015, 33 560 patients adultes provenant de dix centres ont été inclus dans la cohorte après avoir été opérés soit par bypass Roux-en-Y (18 053 patients) soit par sleeve gastrectomie (15 504 patients).

Pas de différence en termes de mortalité

À cinq ans de la chirurgie bariatrique, les patients ayant bénéficié d'un bypass étaient plus nombreux à avoir subi une intervention (définie comme toute procédure d'accès entérale ou toute procédure invasive mais non opératoire sur l'abdomen) ou une opération abdominale (toute intervention chirurgicale sur l'abdomen) que ceux ayant eu une sleeve (12, 27 % versus 8,94 %). Les patients bypass étaient aussi plus nombreux à avoir une endoscopie (15,83 % versus 7,80 %) et à être hospitalisés (38,33 % versus 32,79 %).

En revanche, la différence n'était pas significative entre les deux groupes en termes de mortalité (moins de 1 %).

Sans remettre en cause l'intérêt du bypass, ces résultats peuvent contribuer à éclairer la prise de décision pour les patients souffrant d'obésité sévère et leurs médecins.

« Il est important de continuer ce type de suivi pendant une période encore plus longue afin de voir si les tendances restent les mêmes ou si de nouveaux événements peuvent apparaître spécifiques à une procédure ou à une autre », estime Anita Courcoulas.

(1) A. Courcoulas et al., JAMA Surg, doi:10.1001/jamasurg.2019.5470, 2020

Charlène Catalifaud

Source : Le Quotidien du médecin