Insuline utrarapide

Faster, stronger

Par
Publié le 17/05/2016
Article réservé aux abonnés

Même si les analogues de l'insuline rapide ont amené une nette amélioration par rapport à l'insuline rapide humaine, il existe un besoin pour des insulines ultrarapides permettant un pic d'insulinémie plus précoce et une action plus rapide (concentrée sur les 30 minutes suivant l'injection), qui se rapprocheraient ainsi davantage de la physiologie.

L’insuline « Faster Aspart » (IFAsp) a été présentée par Y. Reznik (Caen). Il s’agit d’une nouvelle formulation de l'insuline asparte (Asp) qui remplit ces conditions : le délai d'apparition de l’IFAsp dans la circulation est de 4,9 minutes vs 11,2 minutes pour l’Asp. La différence est de 6,3 minutes (IC95 [–7,3 ; –5,4]), avec une aire sous la courbe 2,05 fois plus importante (IC95 [1,76 ; 2,38]) au cours des 30 premières minutes suivant l'injection d’IFAsp. Des études de clamps euglycémiques ont montré un débit de perfusion du glucose 1,48 fois plus élevé sous IFAsp par rapport à l’Asp (IC95 [1,13 ; 2,02]) au cours des 30 premières minutes suivant l’injection, ce qui correspond pratiquement au ratio que l'on observe entre l'insuline asparte et l'insuline humaine (1,38 ; IC95 [0,78 – 2,89]).

L’étude présentée au cours du congrès est une étude randomisée contrôlée, destinée à comparer les glycémies postprandiales 2 heures après un repas standardisé en double aveugle et en chassé-croisé, après administration d’IFAsp ou d'insuline Asp, et après administration pendant 14 jours d’une de ces insulines par pompe chez 43 patients diabétiques de type 1.

Les patients pouvaient être inclus à condition de présenter un DT1 depuis plus de 12 mois, d'être traités par pompe avec le même analogue de l'insuline depuis au moins 3 mois, d'utiliser la pompe Minimed Paradigm depuis au moins 6 mois, d'avoir un IMC ≤ 35 kg/m2 et une HbA1c ≤ 9,0 %.

Le critère principal était l'évolution de la glycémie pendant les 2 heures suivant le repas standardisé et une mesure continue de glucose (MCG) était réalisée en simple aveugle tout au long de l'étude et utilisée pour ajuster les paramètres.

À l'inclusion, les patients avaient en moyenne 48 ans, un IMC à 27,0 kg/m2, une durée de diabète de 24,2 ans, une HbA1c à 7,5 %.
La variation glycémique au cours des 2 heures suivant le repas était significativement inférieure sous IFAsp par rapport à l’Asp (54,5 vs 72,4 mg/dl ; p = 0,044).
L’IFAsp a un profil de tolérance identique à celui de l'insuline Asp, en notant toutefois, dans cette étude un nombre d'événements indésirables 10 % plus élevé sous IFAsp (88,4 % vs 78,6 % des patients) : principalement des hyperglycémies > 300 mg/dl, sans événement indésirable grave.

La fréquence des hypoglycémies était comparable entre les deux insulines (0,87 vs 0,97 épisode par jour, NS). Il n'y a pas eu d'occlusion du cathéter avérée au cours de l'étude et le nombre de changements précoces du site d'injection en raison d'une suspicion d’occlusion est comparable dans les 2 groupes.

Dijon

Dr Sylvie Picard

Source : Bilan Spécialiste