Transitoire et réversible
La cardiomyopathie de stress se définit par une dysfonction ventriculaire gauche transitoire et réversible, secondaire dans la majorité des cas à un stress émotionnel. Elle mime le plus souvent un syndrome coronaire aigu (SCA).
Lorsqu’aucune cause n’est retrouvée (phéochromocytome, hémorragie méningée, traumatisme crânien), on parle de cardiomyopathie de Tako-Tsubo. Les premiers cas cliniques ont été rapportés dans les années 1990, mais la publication princeps date de 2001 : émanant du Japon, elle porte sur des cas survenus chez des femmes ménopausées. À signaler que si d’autres noms ont été proposés (syndrome du cœur brisé, « apical balooning » ou cardiomyopathie de stress), le terme validé est celui de cadiomyopathie de Tako-Tsubo.
Un stress est retrouvé dans plus de 80 % des cas :
- soit stress émotionnel : agression, annonce du décès d’un proche ;
- stress physique : incendie, accident de la route, intervention chirurgicale (et, dans ce cas, cela peut poser un problème médico-légal).
Le stress peut également être minime ou succéder à une accumulation de stress qui semblent anecdotiques.
Comment expliquer le Tako-Tsubo ? La principale hypothèse est une décharge catécholergique, avec sidération transitoire ventriculaire gauche. D’ailleurs, les taux de catécholamines sont plus élevés à la phase aiguë de la cardiomyopathie qu’à la phase aiguë d’un infarctus du myocarde.
Douleur thoracique.
Cliniquement, le tableau est celui d’une douleur thoracique évoquant syndrome coronaire aigu (SCA). La dyspnée et un tableau d’insuffisance cardiaque sont également possibles. Les critères diagnostiques sont :
- tableau de SCA avec modifications ECG (ST ou onde T) et/ou élévation des CPK ou de la troponine ;
- dysfonction systolique VG transitoire ne correspondant pas à un territoire coronarien ;
- absence de lésion coronaire significative (< 50 %) dans le territoire de la dysfonction VG.
Cela dit, il s’agit d’un diagnostic d’élimination : devant un SCA, il faut exclure une coronaropathie ; l’examen de référence est la coronarographie éventuellement couplée à la ventriculographie pour, d’une part, s’assurer de l’absence de lésion coronarienne et, d’autre part, retrouver l’aspect caractéristique de la dysfonction VG.
Pronostic
Le pronostic est généralement bon. La mortalité hospitalière est de 3 % ; les complications précoces sont : choc cardiogénique, insuffisance cardiaque, gradient intraventriculaire gauche, troubles du rythme VG, thrombus intraventriculaire gauche.
La phase de récupération dure quelques semaines. La maladie peut récidiver (11 % à quatre ans).
Entretiens de Bichat. Communications de N. Mansencal et O. Dubourg (hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt).
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