Chez les personnes avec un diabète de type 1 (DT1), l’ingestion des glucides est un facteur influençant la glycémie postprandiale (GPP). Mais les protéines contribuent aussi à la GPP, par des voies différentes. Ces effets glycémiques des protéines ingérées sont peu clairs.
Ici, sont décrits les mécanismes identifiés (1). Les protéines ingérées augmentent les taux plasmatiques d’acides aminés (AA), ceux-ci stimulent différemment, selon leur nature, la sécrétion de glucagon, directement, ou via les incrétines. L’augmentation des taux des AA précurseurs de la gluconéogenèse, et l’absence de réponse insulinique endogène chez les sujets avec DT1, provoquent une augmentation de la production endogène de glucose (PHG) et une augmentation de la glycémie durant plusieurs heures.
Les études rigoureuses dans ce domaine sont peu nombreuses. Pourtant, des pistes de recherche importantes concernent le potentiel de l’ingestion de protéines, telles celle de lactosérum, comme moyen de prévenir et d’atténuer le risque l’hypoglycémie nocturne et ou qui est induite par l’exercice physique chez les personnes avec DT1.
Des enseignements très pratiques
Cet article aborde un sujet peu étudié et pourtant porteur de grandes retombées pratiques pour les sujets avec DT1 (donc sans production d’insuline endogène), à savoir la question des effets de diverses sources de protéines sur les GPP, à absorption plus ou moins rapides (protéines lactées, viandes, œufs), qui s’accompagnent d’une sécrétion du glucagon plus ou moins importante.
Plus les protéines sont absorbées vite, plus elles élèvent la glucagonémie via des incrétines, donc la production hépatique de glucose, et enfin les GPP.
Les auteurs insistent sur le côté qualitatif des protéines (parmi les AA, la glycine et l’arginine entraînent la plus forte sécrétion de glucagon).
L’apport de certains types de protéines (lactosérum) le soir peut réduire le risque d’hypoglycémies nocturnes. Les protéines de petit-lait ont un effet modéré et plus prolongé sur la glycémie chez le sujet DT1 (augmentation modérée et soutenue du glucose dans le sang). Ainsi, 50 g de protéines de lactosérum avant le coucher réduisent de 2,5 fois la nécessité d’administrer du glucose pour maintenir une glycémie stable la nuit, et ainsi réduisent les épisodes d’hypoglycémie.
Chez les adolescents avec DT1, un repas riche en protéines le soir (25 % de l’énergie provenant des protéines) réduit les épisodes d’hypoglycémie nocturne, par rapport à un repas pauvre en protéines (15 % de l’énergie). Ces résultats suggèrent que les protéines de lactosérum pourraient être utilisées comme une stratégie efficace pour minimiser le risque d’hypoglycémie nocturne, en particulier après des activités physiques ou en cas de sensibilité accrue à l’insuline.
(1) Dao GM et al. The glycemic impact of protein ingestion in people with type 1 diabetes. Diabetes Care. 2025 Apr 1;48(4):509-18
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