Diabète et maladies cardiovasculaires : à l’occasion de la Première journée de prévention du risque métabolique (1), le Pr Jacques Bringer ouvre la réflexion et la discussion sur le thème « Une nouvelle approche exemplaire des maladies chroniques entre recommandations et dérogations ».
Dans ce cadre, il lui semble intéressant de connaître le vécu des médecins de terrain. Ceux-ci sont donc invités à se rendre sur le site du « Quotidien » pour répondre à un court questionnaire en ligne (en cliquant directement sur le lien ci-dessous ou en tapant l'adresse suivante dans un navigateur Web : enquete.maladieschroniques.lequotidiendumedecin.fr).
« TOUT EN reconnaissant l’apport de la médecine fondée sur les preuves (Evidence Based Medicine), il convient d’en reconnaître les limites », indique le Pr Bringer, président honoraire de la Société francophone du diabète. Entre autres, celle de ne pas disposer des données suffisantes pour recouvrir la grande variété des situations cliniques rencontrées par les praticiens.
« Les recommandations et plus encore celles qui sont opposables, devraient être nuancées en tenant le plus grand compte pour chaque patient de ses besoins, de son aptitude à l’observance, de ses préférences, de son mode de vie, de sa personnalité qui conditionnent en grande partie la réponse individuelle et la tolérance aux traitements. »
La personnalisation, pierre angulaire de la bonne médecine.
La personnalisation, poursuit le spécialiste, est la pierre angulaire de la bonne médecine et le bon médecin est celui capable, après des délibérations, de déroger aux recommandations en argumentant clairement ses options décidées en accord avec le patient après l’avoir éclairé de la balance bénéfices/risques des alternatives thérapeutiques possibles.
Suivre aveuglément les recommandations de chacune des maladies chroniques rencontrées chez un patient peut même s’avérer dangereux du fait de cibles inappropriées en regard de l’âge et des comorbidités, en raison du risque iatrogène de polythérapies lourdes, indique-t-il, ajoutant qu’en l’absence d’une médecine prédictive personnalisée capable d’appuyer les indications sur des marqueurs fortement indicatifs de la réponse et de la tolérance, les praticiens doivent s’astreindre à évaluer et réévaluer régulièrement la réponse et la tolérance individuelle aux prescriptions.
L’association de plusieurs maladies chroniques chez un même malade « impose de définir les priorités » en fonction du degré de sévérité des différentes comorbidités dont il est atteint. Il convient de « déterminer la primauté des cibles visées » lorsqu’obésité, pathologies cardiovasculaires, respiratoires, neurodégénératives, voire cancéreuses s’associent entre elles. « Le cumul des recommandations est alors aussi difficile à retenir qu’à appliquer et il est nécessaire de choisir entre le risque d’une maladie iatrogène chronique et les autres. »
Dans l’attente de l’aide pharmacogénétique à la décision, les médecins doivent personnaliser et prioriser les cibles à atteindre, les indications et suivre très étroitement les patients afin de déceler les effets iatrogènes.
(1) Académie de médecine, jeudi 7 juin 2012, dans le cadre de la 1re Semaine nationale de prévention du diabète.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024