LA RECTOCOLITE HÉMORRAGIQUE (RCH) est une maladie inflammatoire chronique de la muqueuse qui atteint constamment le rectum et s’étend de manière continue plus ou moins haut vers le caecum. Elle évolue par poussées. Selon l’étendue de la maladie, on distingue plusieurs formes : la rectite, la colite gauche et la pancolite. Elle est diagnostiquée surtout chez les adultes jeunes, mais elle peut se déclarer à tout âge. Elle est responsable d’une altération marquée de la qualité de vie. Les principaux symptômes sont des ténesmes, une incontinence anale, des rectorragies, une constipation proximale, une diarrhée chronique, des selles fréquentes, même la nuit. « Le profil évolutif est variable. Cependant, près de 30 % des patients ont une colectomie après 25 ans d’évolution » a expliqué le Pr Yoram Bouhnik (APHP, Clichy). Les résultats d’une cohorte de patients danois suivis pendant 10 ans (IBSEN study), ont montré une amélioration progressive dans 55 % des cas et pour les autres, une évolution vers des formes modérées à sévères. « Dans les formes étendues, la colectomie est pratiquée dans un cas sur deux. De plus, il existe une augmentation du risque de cancer colorectal (5 % à 20 ans et 15 % après 30 ans d’évolution). Il est donc important de contrôler la maladie par un traitement médicamenteux avant d’en arriver là. D’autant que la morbimortalité postopératoire est importante » a souligné le Pr Yoram Bouhnik.
Nouvelle option : un anti-TNF en sous-cutané
L’efficacité de l’adalimumab dans le traitement de la RCH a été évaluée dans deux études contrôlées versus placebo : ULTRA 1 et ULTRA 2. « Les critères étaient exigeants : le principal étant la rémission clinique, (et non la réponse clinique) définie par un score Mayo ≤ 2 et l’absence de sous-score individuel. Par ailleurs, 40 % des patients d’ULTRA 2 n’avaient pas répondu à l’infliximab » a souligné le Pr Laurent Peyrin-Biroulet (CHU Nancy). Dans l’étude ULTRA 1, la proportion de patients ayant obtenu une rémission clinique à S8 a été deux fois plus importante dans le groupe adalimumab [160/80 (18,5 %)] que dans le groupe placebo (9,2 %), p = 0,031]. Dans l’étude ULTRA 2, à S 52, chez les patients ayant déjà reçu un anti-TNF, 10,2 % étaient en rémission dans le groupe adalimumab versus 3 % dans le groupe placebo. Chez les patients naïfs, 25 % versus 15,4 % dans le groupe placebo. L’analyse des critères secondaires montre qu’un patient sur 4 est entièrement cicatrisé à 52 semaines. Pour le Pr Laurent Peyrin-Biroulet, « ces données montrent l’efficacité de l’administration en première ligne de traitement anti-TNF, de l’adalimumab chez des patients jeunes, actifs qui souvent privilégient la voie d’administration sous-cutanée.» Les données de tolérance confirment celles des études précédentes issues des 10 années de recul d’utilisation d’Humira.
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