Syndrome de l’intestin irritable

Les enseignements d’une enquête sur les traitements alternatifs

Publié le 26/03/2009
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LES RÉSULTATS D’UNE ENQUÊTE sur le recours à des traitements alternatifs dans le cadre du syndrome de l’intestin irritable montrent que ce choix ne donne pas des résultats satisfaisants.

La prise en charge du syndrome de l’intestin irritable (SII) représente une part importante de l’activité du gastro-entérologue. On estime à plusieurs millions le nombre de personnes souffrant de ces troubles se traduisant par des sensations de ballonnements, de troubles du transit, des douleurs abdominales. La prise en charge thérapeutique du SII est difficile. Même s’il existe des médicaments efficaces, le caractère chronique de l’affection engendre une insatisfaction de la part des patients qui on recours à des traitements alternatifs à l’ insu de leur médecin traitant.

L’objectif de l’enquête nationale ENTERAL, réalisée en 2008 à l’initiative des Laboratoires IPRAD, était d’évaluer pour la première fois l’utilisation de ces traitements alternatifs et le niveau de satisfaction des patients à leur égard. Par l’intermédiaire de 644 gastro-entérologues, 3 000 patients (âge moyen 51,7 ans), dont le diagnostic de SII était confirmé et dont on connaissait les traitements et examens prescrits, ont répondu à un auto-questionnaire sur la qualité de l’information reçue sur leur affection, sur le niveau de satisfaction des traitements traditionnels ou alternatifs. Il ressort que 49,2 % des patients ont eu recours à un traitement alternatif ; un chiffre que les gastro-entérologues avaient sous estimé : pour eux le recours à ces traitements ne concernait que 40 % des patients. Le recours aux traitements alternatifs est lié au sexe (femmes : 72 %), à l’ancienneté de l’affection, à l’alternance constipation- diarrhée, aux ballonnements, à l’anxiété et la dépression. Les traitements alternatifs les plus utilisés sont de loin les probiotiques ( «  de bonnes bactéries  »), suivis par l’homéopathie, l’ostéopathie, la relaxation, la phytothérapie, la psychothérapie…). Les patients à 80 % estiment être bien informés sur le SII. Et, grande surprise, les patients insatisfaits des traitements classiques le sont tout autant des médecines alternatives : sur une échelle de 1 à 10, le niveau de satisfaction atteint à peine 5 dans les deux cas.

D’après une conférence de presse des laboratoires IPRAD.

Dr MARTINe DURON-ALIROL

Source : lequotidiendumedecin.fr