L’upadacitinib, cet inhibiteur de JAK-1 du laboratoire AbbVie, a été approuvé le 12 avril en Europe dans le traitement de la maladie de Crohn active modérée à sévère chez les patients adultes ayant présenté une réponse inadéquate, une perte de réponse, ou une intolérance au traitement conventionnel ou à un agent biologique.
En France, une personne sur 1 000 est touchée par la maladie de Crohn. L’incidence est en augmentation (de 126 % entre 1988 et 2014), en particulier chez les adolescents. La maladie est en général diagnostiquée entre 20 et 30 ans, mais peut survenir à tout âge.
C’est une maladie invalidante puisque jusqu’à 60 % des patients touchés doivent subir une opération chirurgicale au bout de dix ans. D’où l’intérêt d’étendre le spectre des options thérapeutiques pour retarder cette chirurgie au maximum, comme le fait remarquer le Pr Laurent Peyrin-Biroulet (gastroentérologue, CHU de Nancy). Il n’existe aucun traitement curatif, mais les objectifs thérapeutiques comprennent la rémission clinique, la rémission endoscopique, le rétablissement de la qualité de vie, et l’absence de handicap
Trois études multicentriques
Rinvoq est un inhibiteur sélectif et réversible de la protéine Janus kinase (JAK). La famille des protéines JAK comprend quatre membres : JAK1, JAK2, JAK3 et TYK2. Les cytokines pro-inflammatoires assurent la transduction des signaux via la voie de JAK1 et sont impliquées dans la pathogenèse de la maladie de Crohn.
L’extension de l’indication de Rinvoq dans la maladie de Crohn repose sur trois études multicentriques, randomisées, en double aveugle, contrôlées versus placebo : U-Exceed (induction), U-Excel (induction), U-Endure (entretien).
Dans U-Exceed et U-Excel, respectivement 37 % et 44 % des patients traités par Rinvoq à la dose de 45 mg ont obtenu une rémission sans corticoïdes à la semaine 12, contre respectivement 7 % et 13 % chez ceux ayant reçu le placebo (p < 0,001).
Dans U-Endure, 35 % et 45 % des patients traités par Rinvoq aux doses respectives de 15 mg et 30 mg ont obtenu une rémission sans corticoïdes à la semaine 52, contre 14 % des patients ayant reçu le placebo (p < 0,001).
Le profil de tolérance de l’upadacitinib lors d’un traitement à long terme a été similaire à celui observé pendant la phase contrôlée par placebo dans l’ensemble des indications.
D’après une conférence de presse d'AbbVie
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