Peut-être des implications thérapeutiques

Un gène dans le syndrome néphrotique acquis à rechute

Publié le 19/05/2010
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DES CHERCHEURS français de l’Inserm, dirigés par Dil Sahali unité 955 « Institut Mondor de recherche biomédicale » et service de néphrologie de l’hôpital Henri-Mondor, viennent d’identifier un gène responsable du syndrome néphrotique acquis à rechute. Le gène appelé c-mip, qui n’est pas exprimé chez les sujets sains à l’inverse des cellules de l’immunité et des podocytes des patients atteints, serait ainsi responsable de la fuite massive de protéines dans les urines. Cette maladie rénale appartient au groupe des syndromes néphrotiques rares, survenant chez un français sur 5 000. Parmi les conséquences à moyen et long terme, si l’insuffisance rénale au stade terminal est la plus redoutée, d’autres complications lourdes peuvent survenir comme une thrombose vasculaire, une hypertension artérielle, un retard de croissance ou une infertilité.

Cytosquelette des podocytes

Comme les corticoïdes et les immunosuppresseurs sont efficaces dans la maladie, on supposait jusqu’à présent que ce syndrome était dû à un dysfonctionnement du système immunitaire. Intriguée par la présence du gène c-mip dans les podocytes humains, l’équipe a introduit ce gène dans des podocytes de souris saines. Les rongeurs manipulés présentaient alors les caractéristiques biologiques et histologiques du syndrome néphrotique observé en pathologie humaine. Pour comprendre le rôle de c-mip dans la maladie, les scientifiques se sont attachés à décrire les protéines avec lesquelles il interagit. C’est en se liant à la protéine Fyn impliquée dans l’organisation du cytosquelette que le gène perturberait l’activité des podocytes

Par la suite, les chercheurs ont confirmé leurs observations en réalisant des expériences de thérapie génique chez la souris. L’extinction du gène endogène c-mip chez des souris atteintes d’un syndrome néphrotique expérimental a ainsi permis d’éviter la survenue d’une protéinurie. Selon Dir sahali, ces résultats obtenus in vivo laissent espérer que des implications thérapeutiques chez l’homme soient également possibles.

Communiqué Inserm. Science signaling, 18 mai 2010.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : Le Quotidien du Médecin: 8772