Le cancer du col demeure une priorité importante de santé publique. Dans plus des deux tiers des pays à travers le monde, il est l’un des cancers les plus fréquents de la femme avant l’âge de 45 ans et l’un des trois cancers en tête dans plus de 90 % des pays. Les disparités sociales et économiques reflètent en général un accès limité aux mesures de prévention, en particulier dans les pays pauvres.
Chez la femme comme chez l’homme, l’infection à HPV et les pathologies cancéreuses génito-anales et orales associées ont un spectre très large. L’introduction du test HPV comme outil de dépistage et, pour les femmes les plus jeunes, l’accès à la prévention primaire par les vaccins prophylactiques anti-HPV, constituent les standards reconnus et actuels pour contrôler la maladie. De fait, le test conforte sa place prépondérante comme outil de dépistage du cancer du col : pour la première fois en Europe, le ministère de la Santé du Président François Hollande vient de donner son feu vert pour sa mise en ouvre dans le programme de dépistage national, et plusieurs régions en Italie l’ont adopté.
Les vaccins prophylactiques font la preuve non seulement de leur immunogénicité, mais aussi de leur efficacité et de leur bonne tolérance sur le long cours dans la vraie vie. Comment utiliser ces outils ? Quel est leur impact en vie réelle ? Que peut-on en attendre en termes macroéconomique ? Autant de questions, parmi tant d’autres, qui ont été présentées durant le congrès EUROGIN 2013 qui a réuni, cette année, 2000 personnes à Florence. Neuf cents travaux de recherche ont alimenté durant quatre jours 75 sessions scientifiques, de communications orales et de posters.
Ainsi, le rôle de l’HPV dans les cancers de l’oropharynx se précise. Des perspectives s’ouvrent aussi dans la prévention de la maladie, avec les résultats, présentés pour la première fois durant les congrès, de l’efficacité du vaccin prophylactique à 9 valences, qui dessine les contours d’un contrôle quasi-complet de la maladie avec un potentiel de protection contre les lésions précancéreuses et cancéreuses supérieure à 90 %. Si cette efficacité est confirmée sur le long cours, et sans diminution de celle sur les génotypes viraux les plus actifs – en particulier le 16 – elle laisse entrevoir l’importance que prendra la prévention primaire comme outil principal de contrôle de la maladie. Par ailleurs, les résultats de phase IIa du vaccin thérapeutique anti-HPV 16 et 18 seront présentés pour la première fois. Enfin, la Roadmap EUROGIN 2014 s’oriente sur l’infection génito-anale et orale à HPV chez l’homme, examinant les convergences et les divergences des données épidémiologiques au niveau de ces différents sites comparativement à la femme. Très bonne lecture.
Président du comité scientifique.
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