C’EST EN 2002, un an après la promulgation de la loi du 4 juillet 2001 (1) autorisant la stérilisation tubaire en France, que les implants Essure, nouvelle technique développée depuis 1998, ont été commercialisés dans notre pays. Cette avancée technique – mise en place d’implants dans la partie proximale de la trompe sous contrôle hystéroscopique –, peu invasive et efficace, a largement contribué à la modification des pratiques et à l’essor de la stérilisation tubaire, notamment depuis l’évolution de ses indications en 2007 (2). En effet, contrairement aux méthodes antérieures, réalisées le plus souvent par voie cœlioscopique et impliquant une anesthésie générale et une hospitalisation, la technique Essure est effectuée en ambulatoire, sans anesthésie. Le geste est donc peu invasif, rapide -généralement une dizaine de minutes- et n’entraîne qu’une douleur modérée, cotée en moyenne à 2,7 sur une échelle visuelle analogique, équivalent à ce qui est rapporté lors de la pose d’un dispositif intra-utérin.
« Le taux d’échec de pose est de 3 à 4 % et celui de complications de l’ordre de 1 %. Il s’agit majoritairement d’une intolérance aux implants (rappelons que l’allergie au nickel constitue une contre-indication) ou d’une perforation (trompe ou utérus) lors de la pose », précise le Dr Villefranque. Quant au taux d’échec de la technique, il est d’environ 0,5 %. Les fibres de polyéthylène de térephtalate contenues dans l’implant créent une fibrose qui entraîne une obstruction tubaire proximale définitive dans un délai de 1 à 3 mois. Une contraception est ainsi indispensable au cours des trois mois qui suivent la pose des implants. À 3 mois, la patiente est revue avec une radiographie du pelvis ou une échographie afin de vérifier la bonne position des implants. Une malposition des implants est observée dans environ 1 % des cas.
Initialement proposé chez les femmes « désirant une stérilisation permanente et pour laquelle l’abord cœlioscopique est risqué (pathologies cardiaques, maladies thrombo-emboliques, obésité…) », le recours au système Essure a été étendu en 2007 aux femmes majeures en âge de procréer « souhaitant une stérilisation tubaire permanente comme moyen de contraception définitive et irréversible ». En outre, la Haute Autorité de santé (HAS) estime que cette technique de stérilisation tubaire hystéroscopique peut être proposée comme technique de stérilisation en première intention. De fait, les autres méthodes de stérilisation tubaire tendent à disparaître.
Plus remboursée avant 40 ans.
Un bémol vient toutefois d’une décision du 31 août 2010, appliquée depuis le 1er octobre de la même année, supprimant le remboursement par la Sécurité sociale du système Essure chez les femmes de moins de 40 ans (sauf en cas de pathologie faisant contre-indiquer une grossesse ou en cas de contre-indications majeures aux contraceptions hormonales et au système intra-utérin), alors que la stérilisation tubaire par cœlioscopie reste remboursée. Cette décision n’est pas sans conséquence puisque « 20 % des patientes bénéficiant de la technique Essure ont moins de 40 ans », souligne le Dr Vincent Villefranque.
Chez la femme de plus de 40 ans, la stérilisation tubaire hystéroscopique représente un moyen de contraception définitive et irréversible de choix.
* D’après un entretien avec le Dr Vincent Villefranque, centre hospitalier René Dubos, Pontoise.
(1) Loi N° 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception. JO du 7 juillet 2001.
(2) Haute Autorité de Santé. Référentiel de bon usage ESSURE, 31 octobre 2007.
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