« La pyramide des âges est plutôt mauvaise et nous allons avoir de nombreux départs en retraite au cours des prochaines années. Les nouvelles générations de radiologues ne vont pas permettre de remplacer tous ceux qui vont cesser leur activité », indique le Dr Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR).
Pour lui, la féminisation de la profession est un élément à prendre en compte. « Aujourd’hui, 30 % des radiologues sont des femmes et à l’avenir, ce sera plutôt du 50-50. Ces jeunes consœurs optent souvent pour un exercice à temps partiel. Elles veulent concilier leur travail avec leur vie de famille. C’est une aspiration légitime mais c’est vrai que cela a des conséquences. Mais nos jeunes collègues masculins ont aussi évolué, ils ne veulent plus travailler autant que nous », indique le Dr Masson.
« Beaucoup de jeunes radiologues ne se précipitent pas pour s’installer. Ils font souvent des remplacements, parfois pendant plusieurs années. Et quand ils franchissent le pas – souvent pas avant l’âge de 35 ans – ces confrères privilégient des installations sans investissement trop lourd. Ils préfèrent souvent les sociétés d’exercice libéral (SEL) plutôt que des associations », souligne-t-il.
Exergue : « En cinq ans, plus de 130 cabinets libéraux ont fermé en France »
C’est la raison pour laquelle un grand nombre de radiologues partent en retraite sans trouver de successeur. « À la Fédération, nous sommes en train de faire une carte de France des fermetures de cabinets. Elle n’est pas totalement finalisée et on devrait la rendre publique au début de l’année prochaine. On peut d’ores et déjà dire que, sur les cinq dernières années, 137 cabinets ont fermé en France. Dans certaines zones, la situation est vraiment problématique. C’est le cas par exemple du Val-d’Oise, où huit cabinets ont fermé dans l’ouest du département, il s’agit vraiment d’une situation de désert radiologique ».
Pour le Dr Masson, il est urgent de revaloriser l’exercice de la radiologie libérale. « Parmi les pays comparables, c’est en France que la valeur des actes de radiologie est la plus basse aujourd’hui. Cela pénalise l’exercice libéral et fragilise la capacité à faire les investissements nécessaires ».
Entretien avec le Dr Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR)
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