Si deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech (BNT162b2) sont plus efficaces à court terme face au variant Delta qu’un schéma vaccinal complet avec le sérum d’Oxford/AstraZeneca (ChAdOx1), les protections offertes par les deux vaccins sont similaires 4 à 5 mois après l’injection de la deuxième dose, selon une étude de l'université d'Oxford.
Pour parvenir à ces résultats, en prépublication (non relus par les pairs), les chercheurs britanniques ont analysé les données de plus de 700 000 personnes, recueillies entre décembre 2020 et juillet 2021. L’efficacité des deux vaccins contre toutes les infections (tests PCR positifs) apparaît réduite avec le variant Delta, par rapport au variant Alpha. « L'efficacité de deux doses reste au moins aussi élevée que la protection offerte par une infection naturelle préalable », commentent les auteurs.
Vers une troisième dose ?
Mais la dynamique de protection a évolué différemment selon le vaccin utilisé. Le vaccin de Pfizer/BioNTech affiche ainsi une plus grande efficacité initiale, mais un déclin plus rapide de la protection. Un mois après l’injection de la deuxième dose, un sujet est 90 % plus protégés contre le variant Delta qu'une personne non vaccinée. Cette protection chute à 85 % après deux mois et à 78 % après trois mois. Avec AstraZeneca, la protection face au variant Delta était de 67 % un mois après la deuxième dose, de 65 % deux mois après et de 61 % trois mois après. « La dynamique de protection devient ensuite plus similaire vers 4-5 mois », relèvent les auteurs, soulignant qu’aucune conclusion n’a pu être tirée sur l’impact de la durée de l’intervalle entre deux doses.
Les chercheurs ne se prononcent pas sur la pertinence d’une troisième dose dite de rappel, envisagée pour augmenter la protection. Selon eux, « l'infection post-vaccination peut fournir un rappel naturel des anticorps », mais « le déclin de l'immunité contre l'infection montre que cela doit être surveillé de près », estiment-ils.
Impact de la charge virale à clarifier
Leurs recherches ont également révélé que les sujets infectés par le variant Delta après une vaccination complète avaient une charge virale maximale similaire à celle des individus non vaccinés. « La vaccination contre le SARS-CoV-2 réduit toujours les nouvelles infections, mais l'efficacité et l'atténuation du pic de charge virale sont réduites avec Delta », notent les auteurs, soulignant que les individus ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca étaient plus susceptibles d’avoir une charge virale élevée.
Ces résultats pourraient avoir des « implications potentielles pour le risque de transmission ultérieure », même si la manière dont cela peut se traduire par de nouvelles infections « n'est pas claire », selon les auteurs : « un pourcentage plus élevé de virus peut être non viable chez les personnes vaccinées, et/ou leurs charges virales peuvent également diminuer plus rapidement », relèvent-ils.
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