Principal vecteur de la dengue et du chikungunya, Aedes Albopictus, ou moustique-tigre, est tout d’abord apparu dans les Alpes-Maritimes, puis en Corse du Sud. Il est désormais présent dans cinq régions et ne cesse d’étendre sa zone d’implantation.
Depuis le 1er avril 2014, 18 départements* ont été placés en niveau 1 du plan anti-dissémination Albopictus. Cela signifie que le moustique est implanté et actif dans ces départements. Depuis janvier 2015, la Savoie a rejoint la liste des départements colonisés par le moustique qui font l’objet d’une surveillance épidémiologie et entomologique renforcée entre le 1er mai et le 30 novembre.
Dans ce cadre, trois mesures principales sont prévues : les médecins prescripteurs et les laboratoires doivent signaler tout cas suspect de dengue ou de chikungunya à l’Agence régionale de santé (ARS), les laboratoires doivent opérer un « rattrapage » des cas non signalés et chaque signalement fait l’objet d’une enquête entomologique, voire d’actions de lutte contre le moustique si nécessaire. Un cas est suspect si le patient a une fièvre de plus de 38,5°C, d’apparition brutale, au retour d’une zone inter-tropicale où sévit le moustique. S’il est revenu depuis moins de 15 jours et qu’il présente au moins un signe algique (céphalées, arthralgies, myalgies, lombalgies ou douleurs rétro-orbitaires), en l’absence de tout autre point d’appel infectieux, il faut impérativement le signaler. Une fiche de signalement accéléré est disponible sur le site de l’InVS.
11 cas autochtones de chikungunya en 2014
En Rhône-Alpes par exemple, 103 cas suspects de dengue ont été signalés en 2013, et 223 en 2014. Finalement, 50 cas ont été confirmés en 2013 et 41 en 2014. « Le Rhône et l’Isère sont les départements les plus touchés », explique le Dr Dominique Dejour Salamanca, médecin inspecteur de santé publique à l’ARS Rhône-Alpes. Aucun cas autochtone n’a été signalé. La majorité des cas venaient d’Asie, en particulier de Thaïlande, et de Polynésie française.
Quant au chikungunya, aucun cas importé n’a été confirmé en 2013, contrairement à l’année 2014 où 99 cas ont été confirmés. Plus de 90 % provenaient de régions françaises d’outre-mer, dont 50 % de Guadeloupe, 38 % de Martinique et 4 % de Guyane. En métropole, 2 cas autochtones de chikungunya ont été signalés à Fréjus en 2013 et un foyer de 11 cas a été découvert à Montpellier en 2014. Le premier cas a été confirmé le 13 octobre. Pour le Dr Dominique Dejour Salamanca, cela prouve qu’il « ne faut pas relâcher la surveillance en septembre et octobre ». Elle encourage aussi à « continuer la sensibilisation des professionnels de santé afin qu’ils signalent les cas suspects », mais aussi à « poursuivre l’implication des élus et de la communauté pour la lutte anti-vectorielle ».
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