Avec l'augmentation du nombre de personnes décédées des suites d'une infection par le SARS-CoV-2, une question devient chaque jour plus pressante : comment assurer la protection du personnel en charge des corps ?
Pour y répondre, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) et le Centre européen pour le contrôle et la prévention des maladies (ECDC) ont publié deux séries de recommandations.
S’il n’existe pas de preuve de transmission de l'infection par la manipulation des corps, le SARS-CoV-2 a été détecté dans des prélèvements sanguins et dans les selles et le virus survit en outre pendant des périodes prolongées sur différentes surfaces (jusqu'à 3 jours sur le plastique ou l'acier).
Les auteurs des recommandations de l’ECDC préconisent ainsi d’éviter le contact direct avec les fluides corporels, ainsi que de porter des blouses de protection à manches longues, de lunettes et de masques FFP2 ou FFP3.
Les préconisations européennes insistent aussi sur la mise en place de plans de préparation et d’un circuit ainsi qu'un lieu dédié à entreposer les corps, et des procédures pour nettoyer les locaux et gérer les déchets. Les médecins, mais aussi les personnels des pompes funèbres et des morgues, sont visés par ces recommandations.
Les tests post mortem non recommandés
Le HCSP reprend dans l’ensemble les mêmes préconisations, et précise par ailleurs qu’il n’est pas recommandé de procéder à des tests diagnostics post mortem du Covid-19. Aucun acte de thanatopraxie ne doit, en outre, être pratiqué. Les effets personnels de la personne décédée, s’ils ne peuvent pas être lavés à plus de 60°C pendant au moins 30 minutes ou désinfectés, sont mis dans un sac plastique fermé pendant 10 jours. Les règles proposées par le HCSP diffèrent en fonction du lieu du décès : chambre hospitalière, domicile ou chambre d’EHPAD.
Concernant ces derniers établissements, le personnel en charge de la toilette, de l’habillage ou du transfert dans une housse doit être équipée d’une tenue de protection adaptée (lunettes, masque chirurgical, tablier antiprojection, gants à usage unique).
Situation critique en EHPAD
Lors d'un entretien accordé au « Quotidien », la déléguée générale du syndicat des établissements et résidences privés pour personnes âgées (SYNERPA), Florence Arnaiz-Maumé, a affirmé que les EHPAD ne disposaient pas, à ce jour, de matériel de protection, « à mesure que la crise va durer, nous allons avoir besoin de masques et de blouses de protection, explique-t-elle. Pour l'instant, rien ne nous a été promis. »
Un point crucial est la place accordée aux proches. Selon le HCSP, ces derniers peuvent voir le visage de la personne décédée, tout en respectant les mesures barrières. « Si un impératif rituel nécessite la présence active de personnes désignées par les proches, cela doit être limité à deux personnes au maximum, précise le HCSP, équipées comme le personnel en charge de la toilette, de l’habillage ou du transfert. »
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