Bien que non encore publié, le prochain avis du Haut Conseil de la Santé publique provoque des remous. Questionné par nos confrères de BFM TV, le coprésident du groupe de travail Covid-19 du HCSP Didier Lepelletier a en effet affirmé que, confrontés aux nouveaux variants du virus, plus transmissibles, « se pose la question de la catégorie des masques que l'on peut proposer dans la population générale ».
Au cours du même entretien, le Dr Lepelletier a qualifié de « bonne chose en cette période » le fait de « porter un masque en tissu réutilisable de catégorie 1, plutôt que des masques de catégorie 2 qui filtrent un petit peu moins bien, voire des masques fabriqués de manière artisanale, où là il n'y a aucun contrôle sur leur performance qui est réalisé », ajoute-t-il. Pour rappel, les catégories de masques ont été définies par l'Anses et la Direction générale des armées (DGA).
Selon les normes de fabrication élaborées par l'Afnor, les masques de catégorie 1 filtrent 90 % des particules, tandis que ceux de catégorie 2 n'en bloquent que 70 %. Parmi les masques de catégorie 1 disponibles dans le commerce, « ceux validés par la DGA, en termes de performance, sont aussi efficaces que les masques chirurgicaux », a assuré le Pr Lepelletier.
En revanche, il juge que l'usage des masques FFP2, filtrant au moins 94 % des aérosols, dans la population générale « n'est pas forcément une bonne chose parce qu'on ne pourra pas contrôler » qu'ils sont « bien portés » et « adaptés à la morphologie du visage ».
Questionné sur ce sujet sur France Inter, le ministre de la Santé, Olivier Véran a relativisé la portée de ces recommandations qui excluent de fait la totalité des masques artisanaux et une partie des masques disponibles dans le commerce. « La quasi-totalité des masques industriels » en tissu reste valable contre le Covid-19, a-t-il indiqué. « Restent valides tous les masques dont le pouvoir filtrant est supérieur à 90 %, a-t-il ajouté. En revanche, le masque artisanal qu'on fabrique chez soi avec la meilleure intention du monde, en respectant les normes Afnor, (...) n'offre pas nécessairement toutes les garanties nécessaires », a-t-il poursuivi. Olivier Véran a rappelé qu'il y a « 200 et 300 nouveaux cas de variants anglais par jour » en France.
Une question européenne
La question de l'interdiction des masques en tissu anime aussi le débat dans d'autres pays européens, également préoccupés par l'augmentation de la circulation des nouveaux variants du SARS-CoV-2. En Allemagne, le gouvernement régional de Bavière impose désormais les masques de type FFP2 dans les commerces et les transports publics. En Belgique, Médi-Sphère rapporte que le Collège de médecine générale préconise, entre autres mesures pour endiguer l'émergence des nouveaux variants, de généraliser le port de masques FFP3 pour les soignants.
Par ailleurs, de nouvelles données collectées auprès de 378 207 participants confirment plus que jamais l'importance du port du masque pour réduire la circulation des virus respiratoires tels que le SARS-CoV-2. Selon une modélisation américaine publiée ce mardi dans le « Lancet Digital Health », une augmentation de 10 % de respect du port du masque dans les lieux publics multiplie par 3 les chances de faire passer le taux de reproduction effectif du virus en dessous de 1.
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