Parmi les effets secondaires de la vaccination contre le Covid, on peut distinguer les effets cutanés immédiats qui surviennent moins de quatre heures après l’injection et les effets cutanés retardés qui peuvent être localisés au site d’administration du vaccin ou être diffus dans les jours suivant l’administration du vaccin. « L’étude Covac-skin ne s’intéresse qu’aux effets cutanés retardés », a souligné la Dr Brigitte Milpied, dermatologue au CHU de Bordeaux. Cette étude a été menée par la Société française de dermatologie.
« Des équipes étrangères (américaine, espagnole, anglaise et italienne) ont déjà publié quelques travaux sur le sujet. Les premières données semblent rassurantes, la plupart des réactions sont observées en regard du site d’administration du vaccin et ne s’aggravent pas à la deuxième injection », rapporte la Dr Milpied.
L’étude Covac-skin est une étude multicentrique consistant en un recueil de données réalisé sur la base du volontariat auprès de dermatologues libéraux et hospitaliers ayant observé chez leurs patients des réactions cutanées dans les jours suivant la vaccination.
Les résultats préliminaires arrêtés au 30 septembre 2021 concernent 196 sujets (122 femmes et 74 hommes), âgés en moyenne de 56 ans. La plupart d’entre eux (81 %) ne présentaient pas d’antécédent d’atopie ni d’allergie. Ils étaient 30 % à présenter une dermatose antérieure connue. L’évolution semble favorable, même s’il existe des réactions cutanées parfois très importantes susceptibles d’impressionner patients et médecins. La plupart des réactions rapportées font suite à la première injection de vaccin (74,5 %), avec un délai moyen d’apparition de 5,6 jours. Elles ne se reproduisent que dans 30 % des cas à la seconde injection avec un délai d’apparition plus court.
Les réactions ont été principalement rapportées après la vaccination à ARNm (88,2 % ; 72,3 % Pfizer et 15,9 % Moderna). « Elles ont été décrites sous le nom de “Covid arm”. Ces réactions rares sont localisées (25 %) avec une plaque érythémateuse, œdémateuse et prurigineuse, souvent large, supérieure à 10 cm dans 70 % des cas », précise la Dr Milpied. Des réactions généralisées sont aussi retrouvées fréquemment, avec en premier lieu l’urticaire (20 %). Ces manifestations sont toujours spontanément résolutives sans séquelle en quelques jours. Le délai moyen de guérison de la réaction cutanée est de 19 jours. Les mécanismes physiopathologiques exacts nécessitent d’être précisés, mais il ne s’agit pas de réactions allergiques. De plus, les vaccins anti-Covid sont très immunogènes et ils pourraient favoriser la réactivation de pathologies cutanées anciennes ou préexistantes (maladie bulleuse, psoriasis…). Ces réactions restent toutefois transitoires et ne contre-indiquent en aucun cas la poursuite de la vaccination.
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