Le Dr Jacques Parier, médecin à Roland-Garros, nous propose des morceaux choisis du premier Congrès national épaule et coude du sportif qui s'est déroulé le 29 mai à Montrouge (92) avec la Fédération française de tennis.
Alors que le Tournoi de Roland-Garros, du 22 mai au 11 juin, bat son plein, le premier congrès épaule et coude sur la pathologie du joueur de tennis s’est déroulé ce 29 mai, réunissant plus de 30 spécialistes, chirurgiens, médecins, kinésithérapeutes ou encore biomécaniciens.
De 2011 à 2022, un total de 750 lésions musculo-squelettiques a été observé chez 687 joueurs de tennis, a rapporté le Dr Bernard Montalvan. Le nombre total de blessures par tournoi était en moyenne de 62. Les joueurs et joueuses ont subi un nombre similaire de blessures. Le membre inférieur est le plus souvent touché dans près de 48 % des cas, le membre supérieur dans 30 %, le tronc dans 22 %.
Les lésions musculaires sont les plus fréquentes puis les lésions tendineuses et articulaires. Parmi les blessures musculaires, on note en priorité les adducteurs (18 %), le grand droit de l’abdomen (15 %) et les muscles lombaires (10 %).
Les lésions tendineuses les plus fréquentes concernent l’épaule dans près de 20 % des cas, puis le tendon rotulien (11 %) et le tendon d’Achille (7 %).
Quant aux lésions articulaires les plus fréquentes, elles concernent le rachis (23 %), la fémoropatellaire (10 %) et les hanches (7 %).
Conflit postéro-supérieur de l’épaule du joueur de tennis
Le conflit postéro-supérieur de l’épaule résulte d’un contact de la face des tendons des muscles supra-épineux et infra-épineux avec le labrum postéro-supérieur lorsque l’épaule est en position d’abduction et de rotation latérale forcée position dite Aber.
La clinique est relativement stéréotypée : le symptôme essentiel est une douleur en position armée localisée à la face postérieure de l’épaule.
L’imagerie comprend la radiographie comparative (face, rotations, profil glénoïdien) qui donne des renseignements essentiels : anomalies osseuses du rebord postérieur et supérieur de la glène, mais aussi du versant huméral (mieux visualisées lors d’examens avec opacification, arthroscanner, arthroIRM) ; anomalies du labrum ; anomalies du cartilage ; anomalies de la face profonde de la coiffe.
Le traitement est avant tout médical conservateur avec repos et éviction du geste. Dans un certain nombre de cas, on peut être amené à effectuer une injection intra-articulaire de produit cortisoné pour permettre d’effectuer une rééducation efficace. Le premier élément est de récupérer les amplitudes articulaires, et en particulier la rotation interne. Différentes techniques permettent cette récupération (sleeper stretch modifié, cross body stretch). Le but est de retrouver un ratio normal entre la rotation externe et la rotation interne qui doit être de 0,66.
Les techniques de proprioception sont également intéressantes. Le traitement régional de la ceinture scapulaire lutte contre les dyskinésies scapulaires avec renforcement des fixateurs de l’omoplate. Il faut également étirer le petit pectoral. On intégrera le traitement général des chaînes cinétiques.
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