Près d’un salarié sur deux (49 %) estime que ses connaissances sur la médecine du travail sont mauvaises : c'est ce qui ressort d'une étude Ifop « La médecine du travail – Regards croisés salariés et dirigeants », commandée par le Groupement santé au travail (GST), service de prévention et de santé au travail interentreprises (SPSTI).
Testés concrètement sur leurs connaissances à travers des affirmations précises, ils ne sont que 14 % à n’obtenir que des bonnes réponses. Concernant la visite d’information et de prévention (ex-visite d’embauche), seuls 55 % des salariés déclarent en avoir reçu une dans les délais.
Défaut d'accompagnement des entreprises
Côté entreprises, près d'une sur cinq émet des réserves vis-à-vis de la médecine du travail. Le sentiment de se sentir mal accompagné sur les risques professionnels atteint même 29 %. Cette insatisfaction repose principalement sur trois raisons : un suivi médical jugé insuffisant, l'absence d'accompagnement et des délais de prise de rendez-vous trop importants. À l’arrivée, 67 % des entreprises se « sentent mal accompagnées » par la médecine du travail. Pourtant, 64 % des employeurs déclarent qu'ils n'ont pas l’intention de prendre de mesures particulières, 20 % ont l’intention de prendre des dispositions « mais ne savent pas encore lesquelles » et 16 % ont déjà effectué un signalement auprès de leur branche professionnelle, révèle l'enquête.
Pour autant, relativise l'enquête, la satisfaction globale à l'égard des services dispensés par la médecine du travail reste prédominante, aussi bien chez les salariés que parmi les employeurs.
La téléconsultation très minoritaire
Contrairement aux salariés, trois quarts des entreprises jugent qu'elles assument correctement l’ensemble des visites d’information et de prévention dans les trois mois suivant l’arrivée du salarié. En cas de carence, les employeurs invoquent plutôt la défaillance de la médecine du travail elle-même, qui n'a pas proposé de rendez-vous dans les temps, n'a pas permis d'honorer les créneaux proposés ou était tout simplement impossible à joindre.
Dans le domaine de la santé au travail, la pratique de téléconsultation reste très minoritaire puisque seulement 4 % des salariés déclarent avoir procédé à leur visite médicale professionnelle en distanciel. Ils sont pourtant 18 % à préférer le format distanciel pour la prochaine visite médicale (8 % depuis leur lieu de travail et 10 % depuis leur domicile).
Salariés : enquête réalisée selon la méthode des quotas, du 7 au 17 juillet 2023 auprès de 1 004 salariés représentatifs. Chefs d'entreprise/ressources humaines : enquête réalisée selon la méthode des quotas raisonnés, du 11 au 21 juillet 2023 auprès d'un échantillon de 402 personnes chargées de la médecine du travail.
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