Pour « donner un nouvel élan » à la santé au travail, la mission Lecocq juge indispensable de « réorganiser le système dans son ensemble et en simplifier le fonctionnement pour gagner en lisibilité et en effectivité ». Pour ce faire, le rapport détaille seize recommandations pour tenter de changer de paradigme. Il s’agit en premier lieu de « donner davantage de lisibilité nationale à la politique de santé au travail » en inscrivant dans la loi « l’obligation d’élaborer le plan de santé travail » et en renforçant son pilotage sous l’égide du comité interministériel pour la santé.
La mission prône également un « effort financier dédié et significatif » à la prévention à partir des excédents de la branche risques professionnels. Afin d’inciter les entreprises à s’engager davantage dans la prévention, la mission défend « une approche valorisante » en finançant notamment des baisses de cotisations pour les entreprises qui s’engagent activement dans des approches innovantes.
Pour améliorer la santé globale des salariés, le rapport envisage de s’appuyer sur le dossier médical partagé (DMP) dans le but de faciliter entre autres une prise en charge coordonnée et un partage d’information entre les professionnels de santé de ville et les services de santé au travail. Toujours au niveau des systèmes d’information, la mission Lecocq plaide en faveur d’une exploitation collective des données à des fins d’évaluation et de recherche.
Afin de « mobiliser efficacement la ressource de temps disponible des médecins du travail et des personnels de santé », la mission suggère le développement de la télémédecine, de plateformes internet pour la prise des rendez-vous directe par les salariés ou les entreprises, ainsi que la possibilité d’ouvrir à certaines catégories de salariés la réalisation de leur suivi individuel de santé par des généralistes ayant passé une convention avec une structure régionale de santé au travail.
En matière de formation, le rapport recommande la mise en place d’un référentiel national de compétences en actions de prévention, selon les métiers, les missions et les niveaux de responsabilité exercés.Dans le champ des risques psychosociaux, une cellule spécifiquement dédiée devrait être mise en place dans chaque structure régionale. Enfin, concernant le guichet unique prôné au sein des structures régionales, des moyens d’accueil permettant une prise en charge personnalisée devront être « en capacité de répondre à toute demande du socle d’offre de service relative à la santé et à la qualité de vie au travail en orientant le demandeur vers le bon interlocuteur de la structure ou vers un intervenant extérieur habilité sur son territoire », souligne le rapport.
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