Le gouvernement français organise à destination de la population gazaouie un vol de fret humanitaire vers l’Égypte, là où se situe le hub logistique de l'aide internationale : 50 tonnes de médicaments, de compléments alimentaires et de tentes. Le vol, qui fait partie d'une série de six dans toute l'Union européenne, devrait décoller le 28 octobre.
Mais l'acheminement jusqu'à la bande de Gaza est suspendu aux négociations avec le régime égyptien d'Abdel Fattah al-Sissi, qui jusqu'ici n'ouvre le poste frontière de Rafah qu'au compte-gouttes. « Entre le 21 et le 24 octobre, 60 camions sont passés, alors que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés estime qu'il faudrait 500 camions par jour pour répondre aux besoins », résume le Quai d'Orsay.
Par ailleurs, le porte-hélicoptères Tonnerre, annoncé par le président Macron, a passé le détroit de Messine ce 27 octobre en fin de matinée. À sa vitesse actuelle, ce navire de 200 m de long (au sein de la marine nationale, seul le Charles de Gaulle est plus grand) arrivera au large d'Israël et de l'Égypte pour une mission qui reste à définir. « Nous sommes dans une logique de repositionnement de moyens et nous attendons que les modalités d'actions soient discutées », explique le ministère des Armées en conférence de presse commune avec le ministère des Affaires étrangères. Le Tonnerre fait partie des trois porte-hélicoptères dont la France dispose pour faire office d'hôpital flottant.
Il s'agit d'un navire polyvalent. Outre ses 200 marins, il a son bord 20 personnels du service de santé des armées capables de faire fonctionner deux salles d'opération, une salle radio équipée d'un scanner, une salle d'échographie, quatre lits de réanimation, avec une capacité d'accueil de 60 lits qui peut être étendue grâce au caractère modulable du navire. Pour l'heure, l'État d'Israël n'a pas donné l’autorisation au Tonnerre de traverser ses eaux territoriales ni d'accoster la bande de Gaza. Son utilisation pour traiter des blessés ou évacuer des ressortissants reste donc pour l'instant théorique.
Le navire dispose aussi d'une capacité de transport de 1 000 tonnes qui peuvent être mises à profit pour du transport de fret humanitaire, de même qu'une dizaine d'hélicoptères. Mais là aussi, rien n'est encore arrêté : « Il y a des acteurs logistiques dans les différents ports qui doivent être intégrés », précise le ministère des Armées.
Bouchon logistique en Égypte
Le Quai d'Orsay a également chiffré l'engagement humanitaire de la France. Avant l'attaque d'Israël par le Hamas le 7 octobre dernier, la France avait prévu de livrer 62 millions d'euros pour la région, dont 20 millions d'aide humanitaire destinée aux territoires palestiniens, 16 millions d'aide budgétaire pour l'autorité palestinienne et 25 millions d'aide au développement.
Après un premier paquet d'aide complémentaire de 10 millions, un deuxième de 10 millions a été décidé, portant l'effort supplémentaire destiné à traiter les conséquences immédiates de la crise à 20 millions. « Sur ces 20 millions, 15 passeront par le canal multilatéral, précise le Quai d'Orsay. Dont six millions pour la réponse d'urgence, un million pour le centre de coordination régional et le reste pour le programme alimentaire mondial. » Les cinq millions restant seront distribués à des ONG opérant dans la bande de Gaza, comme MSF ou Action contre la faim. « Les discussions sont en cours » pour décider de la répartition, est-il assuré. « Ce qui est déjà acté, c'est que 500 000 euros de ces cinq millions iront à l'hôpital jordanien de Gaza pour l'aider à reconstituer ces stocks médicaux. »
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