Tout symptôme d’entorse de cheville doit conduire à consulter un généraliste ou un kinésithérapeute dans les 24 heures, recommande la Haute Autorité de santé (HAS). « Cette consultation vise à évaluer la nécessité de prévoir, ou non, une rééducation – particulièrement afin de prévenir les risques de récidive et d’instabilité chronique de la cheville – et à prodiguer des conseils à défaut de rééducation, le cas échéant », est-il détaillé.
Dans une mise à jour de ses recommandations sur le diagnostic, la rééducation et la reprise de l’activité physique et de la pratique sportive des personnes de plus de 5 ans atteintes d’une entorse du ligament collatéral latéral de la cheville, l’instance rappelle que cette lésion fréquente est « souvent banalisée » par la population par méconnaissance des « risques de récidive et d’instabilité chronique » encourus en l’absence d’une prise en charge appropriée.
Pour faciliter une prise en charge rapide, la HAS ouvre la possibilité d’un accès direct à un kinésithérapeute s’il exerce dans le cadre d’un protocole de coopération. C’est une « étape politique importante », salue l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, qui défend cette mesure depuis plusieurs années. L’instance y voit une reconnaissance du recours rapide à un kinésithérapeute, y compris sans prescription médicale, comme « une réponse efficace et adaptée à ce motif fréquent de consultation ».
Un nombre de séances à définir au cas pas cas
Pour le diagnostic, la réalisation de clichés radiographiques n’est pas systématique. Ils ne sont recommandés qu’en cas de suspicion de fracture selon les critères d’Ottawa, en particulier l’incapacité à réaliser quatre pas immédiatement après le traumatisme et lors de la consultation. Pour les 65 ans et plus, les critères Bernois peuvent être utilisés : test indirect de provocation fibulaire, test direct de provocation de la malléole médiale et test de provocation par compression du médio-pied vers l’arrière-pied (talus + calcanéus).
La rééducation reste le traitement de première intention. Elle est à mettre en place rapidement, qu’il s’agisse d’un premier épisode d’entorse ou d’une récidive, et doit être « personnalisée et individualisée selon les résultats des évaluations réalisées ». Concrètement, la rééducation doit d'abord durer entre cinq et sept jours, avant une réévaluation de la situation pour déterminer l’arrêt ou la poursuite des séances. Le nombre et les modalités des séances doivent être définis conjointement par le rééducateur et le patient, explique la HAS. Le retour à l’activité physique et/ou sportive peut être envisagé dès l’absence de douleur à la marche et lors de l’activité concernée. L’organisation des soins « est à adapter selon les ressources humaines et matérielles disponibles sur chaque territoire », est-il enfin précisé.
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