Depuis le 31 janvier, le laboratoire Physiologie et médecine expérimentale du cœur et des muscles est devenu le pôle Myoccitanie soutenu et labélisé par l’AFM. Sa mission sera de mener des recherches sur les maladies chroniques des patients atteints de myopathies, maladies de plus en plus fréquentes à mesure que leur espérance de vie s’allonge. Il s’agit du quatrième pôle stratégie identifié par l’AFM-Téléthon en France.
Créé en 2011 et situé dans l’hôpital Arnaud de Villeneuve, à Montpellier, ce laboratoire rassemble environ 45 chercheurs hospitalo-universitaires et une trentaine de praticiens hospitaliers, répartis en six équipes. « Notre laboratoire a une orientation très marquée vers la recherche translationnelle, résume son directeur Pascal Lacampagne. Nous avons développé une expertise sur les tissus musculaires cardiaques et digestifs, l’appareil locomoteur et le neurodéveloppement. »
Myoccitanie va travailler sur deux grandes thématiques : les pathologies chroniques (BPCO, diabète, insuffisance rénale chronique) et sur le muscle intégré dans son environnement. Dans le détail, six thématiques seront abordées : le déconditionnement musculaire, la physiopathologie respiratoire, la physiopathologie du muscle digestif, la génétique des maladies rares et la physiologie des fibres musculaires endothéliales. Ses chercheurs ont développé une expertise sur l’utilisation des vésicules extracellulaires comme vecteur thérapeutique et comme biomarqueur.
Pour Pascal Lacampagne, la labélisation de son laboratoire par l’AFM présente de nombreux avantages, à commencer par un financement sur cinq ans et une visibilité nationale et internationale.
Le nouveau défi des pathologies chroniques du patient myopathe
Les recherches menées à Myoccitanie concerneront l’amélioration de la qualité de vie des patients, via la prise en charge de leurs pathologies chroniques. « Aujourd’hui, on parvient à doubler l’espérance de vie des patients atteints de myopathie, explique Pascal Lacampagne. Hier inconnues, de nouvelles pathologies apparaissent : maladies cardiaques, troubles digestifs ainsi qu’un ensemble de troubles métaboliques. »
Les chercheurs vont tenter de mieux documenter les explorations fonctionnelles et mettre au point des biomarqueurs adaptés. « L’insuffisant cardiaque myopathe est un patient plus complexe que l’insuffisant cardiaque classique », précise Pascal Lacampagne.
Les équipes de Myoccitanie s’intéressent de près au récepteur de la ryanodine, un canal calcique mis en évidence dans les années 2000 et impliqué dans l’insuffisance cardiaque et d’autres troubles du rythme. « Nous avons démontré que ce canal présente une dysfonction dans les muscles périphériques et dans les muscles cardiaques, explique Pascal Lacampagne. Notre Graal serait maintenant de trouver un moyen de réparer ce canal ».
Parmi les autres sujets de recherche : les titinopathies et des pathologies digestives spécifiques telles que le syndrome d’obstruction intestinal chronique, mais aussi la mucoviscidose et la dyskinésie ciliaire primitive.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024