À l’égal de la Saône-et-Loire, précurseur en la matière, le département corrézien investit dans le médical, bien décidé à lutter contre la désertification du même nom.
Ainsi s’est ouvert le 15 octobre le centre départemental de santé d’Égletons (4 300 habitants), qui a vu arriver quatre praticiens, rejoints en 2020 par six autres. L’originalité du processus tient dans le statut salarial des intéressés, devenus employés du conseil départemental pour 5 000 euros par mois. Coût pour la collectivité, une fois les consultations (25 euros) encaissées : 300 000 euros par an. Égletons sera renforcé par quatre antennes, Neuvic, Sornac, Bort-les-Orgues, Chamberet, implantées dans des locaux communaux ou des maisons médicales existantes. Les praticiens feront la navette selon les besoins, entre consultations sur rendez-vous sur place et à domicile, du lundi au vendredi.
« Nous sommes dans une phase de mise en place, dévoile le Dr Alain Acker, 64 ans, responsable du centre. Nous constatons que les demandes de consultations et de rendez-vous se multiplient rapidement, et il nous faut nous organiser en partenariat avec les libéraux en place sur notre territoire. Nous sommes déjà à une quinzaine d’actes médicaux quotidiens en moyenne, mais nous espérons monter en puissance avec l’arrivée de nos autres confrères. »
Bienvenue aux MG
Ces derniers sont attendus pour 2020, l’un d’eux arrivant dès janvier. Ils auront à assurer les permanences dans les antennes et des visites à domicile à raison de 39 heures par semaine, mais réduites de fait à 35 heures grâce à l’octroi d’une cinquantaine de jours de congé par an. Côté logement, mais aussi travail du conjoint, des aides ont été mises en place.
Depuis un an, le département a lancé son plan Ambition santé Corrèze, s’inspirant de l'exemple de la Saône-et-Loire et motivé par un même constat : un nombre de généralistes en chute libre, avec en prime pour la Corrèze 35 % des effectifs ayant plus de 60 ans et un quart préparant son départ en retraite d’ici 2025. Même les grandes villes sont concernées : Brive recense 37 généralistes pour 47 000 âmes. Dans le rural profond comme sur le plateau de Millevaches, la désertification s’accélère.
Pour trouver ses praticiens, le Corrèze a investi 20 000 euros en février 2019 pour envoyer un courrier aux 50 000 généralistes libéraux en exercice. En complément, le département a prévenu toutes les instances hospitalières, universitaires et médicales du territoire qu’il était prêt à aider tout interne en médecine générale intéressé par une installation dans ses campagnes.
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