Dans une Research Letter parue dans le Jama Dermatology, une équipe impliquant l’Inserm, l’AP-HP et l’université Paris Cité s’est appuyée sur les données de la cohorte NutriNet-Santé pour mettre en évidence un lien entre alimentation ultratransformée et psoriasis actif.
« La consommation d'aliments ultratransformés a été associée à diverses maladies, notamment le diabète de type 2, le cancer, les maladies cardiovasculaires et les maladies inflammatoires de l'intestin », rappellent les auteurs. « Cependant, l'association entre consommation d'aliments ultra-transformés et psoriasis actif reste inexplorée. »
Entre 29 novembre 2021 et le 6 juin 2022, 18 528 participants d’au moins 15 ans issus de la cohorte NutriNet-Santé ont été inclus et ont répondu à un questionnaire d'auto-diagnostic validé, ce qui a permis de les classer en trois catégories : psoriasis actif (6 % des patients), psoriasis non actif (4 %) ou n’ayant jamais eu de psoriasis (90 %).
La consommation d’aliments ultratransformés a par ailleurs été évaluée et a été divisée en trois tertiles, allant d’une consommation minimale (tertile 1) à une consommation maximale (tertile 3).
Les comorbidités étaient plus fréquentes dans le groupe de participants avec un psoriasis actif que dans le groupe de participants sans psoriasis, avec par exemple 7 % de maladies cardiovasculaires contre 5 %, respectivement.
Des résultats qui suggèrent une action pro-inflammatoire des aliments ultratransformés
Dans l'analyse non ajustée, la part de participants présentant une consommation élevée d'aliments ultratransformés (tertile 3) était 52 % plus élevée dans le groupe de patients avec un psoriasis actif que dans le groupe de participants sans psoriasis.
Cette augmentation s’est maintenue après ajustement sur différents facteurs comme l'âge, l'indice de masse corporelle (IMC) et les comorbidités (avec une augmentation de 36 %).
« Ces résultats suggèrent que la consommation d'aliments ultratransformés a une action pro-inflammatoire distincte de celle d'un IMC élevé », soulignent les auteurs.
Comme toutes les études réalisées à partir de la cohorte NutriNet-Santé, une sous-estimation est possible puisqu’il s’agit d’une cohorte non représentative de la population générale, plus susceptible d’avoir des habitudes alimentaires saines, et avec une surreprésentation des femmes.
Par ailleurs, « la conception transversale de cette étude observationnelle ne nous a pas permis de déterminer si une consommation élevée d'aliments ultratransformés précède ou est une conséquence des poussées de psoriasis », précisent les auteurs. « Des études à plus grande échelle sont nécessaires pour étudier le rôle de la consommation d'aliments ultratransformés dans l'apparition du psoriasis. »
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