Adopter une attitude « agressive » lors de la rééducation post-AVC permet d'améliorer significativement le score fonctionnel des patients. C'est ce qui ressort d'un travail publié dans la revue « Stroke » par les médecins du département de médecine physique et de rééducation de l'école universitaire de médecine de l'Indiana. Ces derniers montrent qu'en poussant l'activité physique lors des sessions de réhabilitation « à un niveau proche de celui attendu dans une salle de fitness par une personne normale », les patients améliorent sensiblement leur vitesse de marche et leurs capacités fonctionnelles d'équilibre, de marche et de changement de position.
« Cette étude fait suite à une série de travaux menés à la fois en clinque et en laboratoire dans l'Indiana et à Chicago qui suggèrent fortement que ce type d'intervention améliore la vitesse de marche et l'endurance des patients », précise auprès du « Quotidien » le Pr George Hornby, premier auteur et directeur du Laboratoire de récupération locomotrice et de réhabilitation de l'hôpital de l'Indiana.
Dans cette étude de phase 2, 90 patients âgés de 18 à 85 ans souffrant d'hémiparésie à la suite d'un AVC survenu plus de 6 mois auparavant ont été recrutés et ont suivi au moins 10 sessions d'entraînement en 2 mois. Ils devaient être capables de parcourir au moins 10 m sans assistance, mais à une vitesse inférieure à 1 m par seconde.
Intensité et complexité
Les participants ont été randomisés en 3 groupes selon l'intensité (high, low) et le type d'exercice (variable, forward) des sessions. L'intensité est définie par le fait d'atteindre 70 à 80 % de la fréquence cardiaque de réserve au cours des sessions. Les exercices « variables » décrits dans l'étude consistent en des exercices « rarement réalisés en séance de rééducation » explique le Pr Hornby : gravir des marches, marcher de biais, contourner des obstacles, marcher à reculons ou sur des surfaces étroites…
Université de l'Indiana Pr Hornby
La vitesse maximale de marche a été évaluée à 3 reprises, à l'inclusion, à la fin des 2 mois d'entraînement et 3 mois après la dernière session. Les groupes étaient comparables à l'inclusion. Au bout de 6 mois de suivi, seulement 9,3 à 31 % des patients du groupe « low variable » ont connu une amélioration significative de leur vitesse maximale de marche contre 57 à 80 % des patients des groupes « high variable » et « high forward ». Les auteurs précisent qu'aucun évènement indésirable grave n'a été observé dans aucun des 3 groupes.
« Il est intéressant de souligner que la symétrie de la marche est améliorée dans les groupes de haute intensité, même quand il n'y a pas de travail spécifique sur cet aspect de la locomotion », ajoute le Pr Hornby.
Une réhabilitation intensive serait-elle efficace sur l'ensemble des patients ayant présenté un AVC quelles qu'en soit leurs caractéristiques initiales ?« Nous avons pratiqué ce genre d'interventions chez des malades totalement incapables de marcher peu de temps après un AVC et avons aussi obtenu de bons résultats », répond le Pr Hornby.
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