La méphédrone, une nouvelle drogue

Publié le 17/12/2010
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Complications neurologiques

UNE JEUNE FILLE, de 15 ans, est arrivée aux urgences d’un hôpital britannique pour un malaise général avec somnolence accompagnée de nausées et de vomissements.

L’interrogatoire rapporte la consommation, la veille, d’une poudre blanche associée à de l’alcool, au cours d’une soirée entre amis. La pression artérielle est 105/8 mmHg, le pouls à 54, la fréquence respiratoire à 15/min.

La ponction lombaire permet de constater une élévation de la pression du LCR à 350 mmHg.

Suspectant une intoxication sur les résultats des examens biologiques (hyponatrémie profonde avec hypososmolarité sérique basse et osmolariré urinaire haute…), une chromatographie en phase gazeuse couplée à une spectrométrie de masse est demandée sur les urines. Elle revient positive sans équivoque pour les métabolites de la méphédrone et strictement négative pour les autres toxiques (opioïdes, méthadone, cocaïne, alcool, dérivés de cannabinoïdes, ecstasy, barbituriques…).

Une drogue de synthèse de la classe des cathinones.

La méphédrone est une molécule de synthèse dérivée de la cathinone, l’alcaloïde du Khat. Une fois synthétisée elle est conditionnée sous forme de gélules ou de poudre. En vente libre sur internet, cette drogue de synthèse se propage rapidement en Europe, ce qui inquiète la communauté scientifique.

Selon toxicomanes ses effets sont proches de la cocaïne ou de l’ectasy, en mieux pour certains, mais avec des « descentes » plus pénibles.

Ses effets néfastes, sa toxicité, sont mal connus ; néanmoins elle est souçonnée d’être impliquée dans de nombreux cas d’hospitalisation et de décès.

Elle est interdite au Royaume-Uni depuis le 16 Avril 2010 et dans d’autre pays européens : Danemark, Suède, Allemagne, Norvège… En France , elle est classée comme stupéfiant par un arrêté publié au J. O. du 11 juin 2010.

 Dr M. F.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8879