LA MÉTHODE n’est pas présentée comme une solution « miracle ». Plus modeste, mais non moins ambitieuse, la remédiation cognitive se révèle utile à la réinsertion sociale des patients schizophrènes en association à d’autres thérapies psycho-sociales.
Développée depuis moins de 30 ans, cette technique qui vise à stimuler des aptitudes cognitives défaillantes, telles que l’attention, la mémoire ou la concentration, a fait l’objet d’une présentation à l’Académie de Médecine, cette semaine, par l’équipe des Prs Henri Lôo et Jean-Pierre Olié (hôpital Sainte-Anne, à Paris, l’un des centres formateurs pilotes en France). Plusieurs techniques existent, certaines informatisées, d’autres plus classiques à l’aide de « papier-crayon », pour un programme se déroulant sur quelques semaines à raison d’une ou plusieurs séances hebdomadaires.
Dans le cadre des thérapies dites « intégrées ».
Si le bénéfice cognitif apparaît assez modeste pour un entraînement ciblé sur une fonction déficitaire donnée, l’efficacité de la remédiation cognitive se révèle bien meilleure dans le cadre des thérapies dites « intégrées ». Leur objectif est de conjuguer les effets positifs de plusieurs approches, en lui associant par exemple la psychoéducation, des thérapies motivationnelles, des thérapies de groupe et la participation active de la famille. Il aurait été bien surprenant que l’activation cérébrale et le maintien du volume de substance grise constatés à l’imagerie après remédiation cognitive ne trouvent aucune traduction clinique convaincante.
Parmi les techniques développées, citons l’IPT, la plus ancienne, comprenant 6 modules indépendants (différenciation cognitive, perception sociale, communication verbale, compétences sociales, gestion des émotions, résolution de problèmes), la Rehacom sur ordinateur (attention, concentration, logique, mémoire…), ou encore la RECOS, réalisée sur 6 mois, alternant crayon et ordinateur et la CRT en papier crayon avec 3 modules obligatoires adaptés au patient (flexibilité cognitive, mémoire, planification), ces deux dernières étant validées en France.
La remédiation joue le rôle de tremplin dans un projet de vie à long terme. La dynamique créée par la méthode s’accompagne souvent « d’une reprise de cursus scolaire ou universitaire, d’une mobilisation pour décrocher un stage, d’entretiens d’embauche ou d’entreprise de projets plus personnels », comme perdre du poids, reprendre les transports en commun. Plusieurs points restent à préciser, en particulier ce qui concerne la méthode et le type de thérapie intégrée à choisir en fonction du profil de patient, afin de tirer le meilleur parti d’une thérapie coûteuse en temps et en moyens humains.
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