L’EFFICACITÉ de la SCP a été montrée dans le traitement de pathologies neurologiques dans lesquelles les circuits cortico-sous-corticaux sont impliqués. La SCP consiste à stimuler des noyaux gris centraux, situés en zones cérébrales profondes sous-corticales, à l’aide d’électrodes implantées dans des zones déterminées en fonction du type de symptôme sur lequel on veut agir : le noyau sous-thalamique pour la maladie de Parkinson, le pallidum interne pour les dystonies, le noyau ventral intermédiaire du thalamus pour les tremblements essentiels. La SCP est susceptible de provoquer des modifications de réseaux cortico-sous corticaux sans provoquer de lésions et la stimulation est réversible en cas d’effets secondaires ou d’inefficacité.
En 2002, l’équipe de la Pitié-Salpêtrière publiait deux cas de patients souffrant de manière coïncidente d’une maladie de Parkinson et de TOC. Et chez qui le traitement par SCP bilatérale du noyau sous-thalamique apportait une amélioration de la composante motrice de la maladie de Parkinson, mais aussi de la symptomatologie des TOC : les obsessions, les compulsions et notamment les rituels de vérification.
Ajouté à d’autres données, ce résultat a conduit à la création d’un Projet Hospitalier de Recherche Clinique qui a marqué le développement de la SCP en psychiatrie : projet STOC ou Stimulation dans le Trouble Obsessionnel Compulsif.
Cette étude s’appuie sur une double hypothèse :
- des réseaux neuronaux distincts régissent non seulement la motricité mais aussi des processus cognitifs et affectifs ;
- des structures corticales larges et hétérogènes convergent vers des ganglions sous-corticaux plus réduits.
Des indications psychiatriques ont émergé.
Le TOC résistant représente actuellement l’indication psychiatrique de choix de la SCP (Rapport de la HAS en 2005 et autorisation aux États-Unis). Il s’agit de patients résistants aux traitements utilisés (IRS, associés en deuxième intention à des antipsychotiques, psychothérapie d’au moins deux ans). Des résultats ont été obtenus avec deux cibles : le « VC/VS » (ventral caudate/ventral striatum) et le nucleus accumbens, avec des améliorations variables et parfois spectaculaires, même si « la cible anatomique la plus appropriée reste à définir ».
Troubles dépressifs résistants et chroniques.
D’autres indications sont en cours d’étude. Ainsi, les troubles dépressifs résistants et chroniques (TDRC, 5 à 10 % des pathologies dépressives), en association à des dysfonctions biologiques et neuroanatomiques. Sur la base d’anomalies cérébrales structurales et fonctionnelles suivies à l’imagerie, des hypothèses de boucles cortico-sous corticales ou cortico-limbiques dysfonctionnelles ont été avancées. Deux cibles sont actuellement à l’étude : l’aire sub-genuale du cingulum (aire de Brodmann 25) et la cible VC/VS.
D’autres indications potentielles sont à l’étude, comme l’alcoolodépendance, notamment au niveau du réseau neuronal régulant le système de dépendance. Pour le moment, seules des observations de cas ont rapporté l’efficacité de la technique. D’autres types d’addiction, comme celle à la cocaïne ou les addictions sans drogue, comme les troubles des conduites alimentaires pourraient représenter dans un futur proche des indications de la SCP.
Communication de Bruno Millet, Marc Vérin et Dominique Drapier (Rennes) à l’Académie Nationale de Médecine.
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