Premier épisode de schizophrénie

L’atteinte cognitive est déjà là

Publié le 18/05/2009
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SELON les résultats d’une métaanalyse menée par une équipe new-yorkaise (Raquelle Mesholam-Gately, Anthony Giuliano et coll.) des altérations cognitives sont présentes dès les débuts d’une schizophrénie. Les chercheurs ont fondé leurs conclusions sur 47 études portant sur le premier épisode de l’affection. Elles regroupaient 2 204 patients et 2 775 témoins appariés.

L’évaluation a testé 10 fonctions neurocognitives englobant la cognition en général, l’attention, la mémoire ainsi que les aptitudes verbales, motrices et visuospatiales. Il en émerge quatre principaux types d’altérations, présentes dès le premier épisode :

- l’atteinte cognitive est importante et sérieuse. Elle s’approche de celle de patients atteints de plus longue date ;

- les résultats des tests cognitifs sont plus mauvais ;

- les patients sont confrontés, dès ce stade, à un ralentissement du traitement et du codage de l’information, notamment par le biais d’atteintes mnésique et de l’apprentissage verbal ;

- le QI et les tests d’aptitude cognitive chutent au maximum entre la phase précédant les symptômes et la survenue de la première phase aiguë. Au-delà la cognition demeure stable.

La métaanalyse montre que les patients connaissent une période à risque élevée, de quelques mois à deux ans, avant la survenue de la schizophrénie. Ils rencontrent des problèmes au quotidien, annonciateurs de l’affection.

Une intervention sur cette atteinte cognitive pourrait en diminuer l’intensité et la durée. Il s’en suivrait un meilleur pronostic, moins de rechutes et une préservation du comportement social.

Neuropsychology, mai 2009.

 Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr