IL NE FAUDRAIT PAS tirer de l’étude menée par une équipe de Montpellier des conclusions qu’elle ne donne pas. Même des différences existent dans l’activation des zones cérébrales entre hommes et femmes lors de tests de fluidité verbale, l’équipe CNRS de Christine Capron n’y voit qu’un intérêt clinique. En aucun cas elle ne tire de jugement de valeur.
Les chercheurs ont voulu relever les différentes aires cérébrales du langage activées selon que des individus possèdent une fluidité verbale élevée ou faible. Ils ont également enregistré ces écarts selon le sexe. Pour ce faire, ont été constitués quatre groupes de volontaires (44 étudiants montpelliérains) garçons et filles, divisés en haute ou basse fluidité (fournir un maximum de mots commençant par une lettre donnée en 5 minutes.).
Les volontaires ont ensuite subi une IRM fonctionnelle. Au cours de l’examen ils devaient silencieusement chercher un maximum de mots commençant par une lettre donnée (T, M, B…). Un énoncé à haute voix, par les mouvements générés, aurait abaissé la sensibilité de l’imagerie.
Premier constat : la confirmation de travaux antérieurs. Tous les participants activent le gyrus frontal inférieur, l’insula, le cortex singulaire antérieur, le gyrus frontal médian, les circonvolutions pariétales supérieure et inférieure, les aires visuelles inférieures, le cervelet, le thalamus et le ganglion basal.
Mais l’équipe montre que les hommes activent leurs aires du langage de façon plus importante que les femmes. De plus, elle relève des différences selon le nombre de mots générés.
Stratégies de représentation mentale.
Plus en détail. Les hommes à la fluidité verbale élevée activent plus que les 3 autres groupes le précunéus droit et le cortex préfrontal dorsolatéral gauche. En revanche, ils utilisent moins leur gyrus frontal inférieur droit. Globalement, ils ont davantage recours aux diverses régions impliquées dans les stratégies de représentation mentale que les femmes. Pour obtenir des scores de fluidité similaires à ceux des femmes aux performances élevées ils doivent bien plus stimuler leur visualisation mentale.
Quant aux femmes aux performances verbales les plus basses, elles activent de façon plus importante l’aire cingulaire antérieure gauche que leurs homologues aux performances élevées.
Enfin, tant chez les hommes que chez les femmes, le cervelet semble bien participer à une fluidité verbale importante.
La conclusion qu’en tirent Christiane Capron et coll. porte sur la neuro-imagerie des corrélats neuraux de la fluidité verbale. Au moment d’interpréter un examen chez un patient, le travail suggère de tenir compte tout à la fois de son sexe et de son niveau de performance verbale.
Cortex, vol 45, n° 2, pp. 164-176, février 2009.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?