Il n'est pas possible de distinguer par leur métabolisme ou leur état de santé des rats nourris de maïs OGM de rats nourris au maïs conventionnel, selon une étude française financée par le ministère de la Transition écologique et solidaire, et publiée dans « Toxicological Sciences ». Cette étude intervient six ans après les travaux controversés du Pr Gilles-Éric Séralini qui montraient le contraire, rejetés en 2012 par l’Agence européenne de sécurité des aliments pour ses « lacunes importantes constatées dans la conception et la méthodologie ».
Baptisée « OGM 90+ », cette nouvelle recherche, pilotée par le Pr Bernard Salles, toxicologue (Université Paul-Sabatier, INRA), a été réalisée par un consortium public (programme Risk’OGM), comprenant notamment l’INSERM.
Ni marqueur biologique significatif, ni altération des organes
480 rats des deux sexes, répartis en 8 sous-groupes, ont été nourris pendant 6 mois d'un régime contenant du maïs normal ou du maïs transgénique MON 810 (qui produit une protéine le rendant résistant à des insectes) à différentes doses, ou du maïs transgénique NK 603 (qui possède un gène le rendant résistant au glyphosate), traité ou pas au glyphosate et à différentes doses également. Les chercheurs n’ont identifié « aucun marqueur biologique significatif lié à l’alimentation au maïs transgénique », ni « aucune altération anatomo-pathologique du foie, des reins ou de l’appareil reproducteur », indique Bernard Salles.
Pour aboutir à ces résultats, les chercheurs se sont appuyés sur différentes mesures : les paramètres classiques que sont le poids, les constantes sanguines, l’autopsie, etc., mais aussi sur deux techniques capables de détecter des variations métaboliques, à savoir la transcriptomique (expression des gènes) et la métabolomique (étude des composés issus du fonctionnement de l’organisme).
Un travail a également été mené en amont avec des statisticiens pour élaborer un plan d’étude permettant d’aboutir à des données fiables. « Dans la littérature, beaucoup de manipulations ne sont statistiquement pas pertinentes », rappelle Bernard Salles.
Une seconde étude sur le cancer
Si les chercheurs ont été en mesure de distinguer les régimes MON 810 et NK 603, ils n’ont pas constaté d’« effet délétère » sur la santé et le métabolisme, même au terme d’une longue période d’exposition. « S’il avait dû se passer quelque chose, nous l’aurions observé au bout de trois mois », insiste le toxicologue.
En parallèle de ces résultats, et dans le cadre du même programme européen, une autre étude, baptisée G-TwYST, s’est intéressée à la question du cancer, avec 50 rats nourris pendant 2 ans au maïs NK 603. « Les résultats, qui seront publiés en janvier mais ont été communiqués lors d’un colloque en Belgique en avril, ne montrent pas de différence avec une alimentation non OGM », explique le Pr Salles.
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