Glaucome, DMLA, rétinopathie diabétique

Des progrès pour un grand nombre de Français ces dix dernières années

Publié le 15/02/2011
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Crédit photo : S Toubon

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AU COURS de ces dix dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés pour les maladies lourdes en termes de mortalité. Les améliorations obtenues pour des pathologies invalidantes comme les maladies oculaires sont elles aussi tout à fait notables ; elles ont été rendues possibles par la mise en commun de multiples talents, illustrant l’intérêt de la multidisciplinarité. Ces progrès se retrouvent dans les médicaments mis à disposition des patients atteints de maladies oculaires graves : glaucome, DMLA, rétinopathie diabétique. Quelques 800 000 personnes souffrant de glaucome, 600 000 patients atteints de DMLA et 400 000 atteints de diabète peuvent désormais bénéficier de collyres et d’injections, mis au point grâce au partenariat entre la recherche académique et industrielle. Les acteurs de la recherche ont pris la mesure de la nécessité d’associer les patients en amont du processus de découverte des nouveaux médicaments. L’institut de la Vision* est tout à fait emblématique de cette démarche.

Glaucome

Ennemi sournois, le glaucome est caractérisé par une atteinte du nerf optique et des cellules le constituant. Le glaucome est fréquent (1 à 3 % de la population au-delà de 40 ans) et représente la deuxième cause de cécité au niveau mondial. Si le glaucome à angle fermé ne se soigne que par la chirurgie, le glaucome à angle ouvert répond aux traitements médicamenteux. Ces thérapeutiques ont pour but de diminuer la pression intraoculaire par des collyres à base de prostaglandines, de bêtabloquants ou par association des deux produits. L’apparition d’association fixe au cours de cette dernière décennie a permis d’améliorer l’observance et ainsi la prise en charge. Néanmoins, ces traitements déjà très efficaces peuvent encore être améliorés, notamment en termes de tolérance. Dans collyre sans conservateurs font progressivement leur apparition sur le marché, dans le but d’optimiser la tolérance locale d’un traitement essentiellement à usage prolongé.

DMLA

Avec le vieillissement de la population, le nombre de patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) va aller crescendo. La DMLA atteindrait près d’un million de personnes en France où elle est devenue la première cause de malvoyance après 50 ans. Disponibles depuis 2006, des médicaments à action anti-VEGF sont injectés dans l’œil jusqu’à 1 fois/mois et entraînent une amélioration de la vision dans 40 % des cas environ. Ces traitements, qui ne concernent que la forme exsudative, peuvent être améliorés et l’apparition de forme retard (permettant moins d’injections) ou d’un autre mode d’administration sont espérés. En revanche, il n’existe encore aucun traitement pour la DMLA atrophique (deux tiers des cas) ; cette forme de DMLA fait l’objet d’une recherche active.

Diabète

Alors que le diabète est désormais considéré, dans le monde entier, comme un problème de santé publique, la rétinopathie diabétique est désormais devenue une des principales causes de déficience visuelle parmi les personnes en âge de travailler. On estime que 90 % de la population des diabétiques de type 1 et 60 % de la population des diabétiques de type 2 seront atteintes de rétinopathie diabétique au bout de quinze ans d’évolution de leur diabète. Le contrôle de la glycémie diminue les risques d’apparition et de progression d’une rétinopathie diabétique. Associé à des interventions au laser, à des injections intra-vitréennes, à l’utilisation de corticoïdes, cet équilibrage est la clé de la lutte contre la rétinopathie diabétique. Des médicaments antiangiogéniques issus de recherches menées pour juguler la DMLA, les anti-VEGF, représentent une nouvelle classe thérapeutique pour le traitement de la rétinopathie diabétique.

Conférence de presse organisée par le Leem, à l’Institut de la Vision, à laquelle participaient : C. Lajoux, P. Zagamé, C. Lassalle, J-A. Sahel, C. Baudouin, J-F. Girmens, M. Pâques et B. Gilly

*Construit au cœur du Centre Hospitalier National d’Ophtalmologie (CHNO) des Quinze-Vingts (Paris).

 Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8907