L’ASSOCIATION RIBOFLAVINE et rayonnement ultraviolet a permis d’améliorer 70 % des patients porteurs d’un kératocône, dans un essai mené en Italie et présenté au 115e Congrès de l’Académie américaine d’ophtalmologie.
La cause du kératocône est une pathologie des fibres de collagène. La perte en collagène peut atteindre 50 % du capital cornéen. Ainsi, alors que la cornée doit être sphérique pour bien orienter les rayons lumineux vers le cristallin, au cours du kératocône, elle s’affine et apparaît une sorte de bombement de forme conique. Il en résulte une anomalie de la réfraction.
Paolo Vinciguerra et coll. (Milan) ont proposé, à plus de 250 sujets atteints, un traitement dit par crosslinking (liaison transversale) du collagène au niveau de la cornée. Il consiste en des applications locales de riboflavine (vitamine B2), suivies d’une exposition à un rayonnement ultraviolet spécifique. Grâce à cette stimulation, les fibres collagènes cornéennes se régénèrent tout en créant de nouvelles liaisons entre elles. La cornée s’épaissit et gagne en solidité. L’autre avantage est que par la stimulation du collagène, la thérapeutique permet un traitement étiologique du kératocône. Les risques de récidive s’en trouvent réduits. L’exposition aux UV du reste de l’œil est jugée minime par les médecins italiens. Ils rapportent très peu d’effets indésirables. En outre, des travaux antérieurs de la même équipe avaient constaté l’absence de perte de cellules endothéliales cornéennes, un marqueur usuel de sécurité des traitements visant la cornée.
Un bénéfice stable.
Au cours de l’essai, sur 500 yeux traités, 68 % ont eu une amélioration significative de l’acuité visuelle. Le bénéfice acquis est resté stable tout au long de la période de suivi. Les meilleurs résultats ont été obtenus chez les patients âgés de plus de 18 ans. Selon les chercheurs, en l’absence de traitement réellement efficace, le crosslinking du collagène constitue un pas en avant en médecine de la cornée. En effet, actuellement, les ophtalmologistes proposent des verres correcteurs spécifiques, des lentilles cornéennes ou implantées. Aucune de ces thérapeutiques ne corrige le trouble de façon permanente et aucune ne traite l’étiologie. Les formes les plus graves peuvent justifier une greffe de cornée.
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