SELON M.Haan et coll., « la rétinopathie pourrait se révéler un outil cliniquement utile. Il faut auparavant confirmer dans des études adéquates, qu’une rétinopathie peut constituer un marqueur précoce d’altérations neurologiques. »
Ces auteurs ont recherché les associations qui peuvent exister entre la présence d’une rétinopathie, d’une altération des performances cognitives, de lésions cérébrales ischémiques et de modifications des volumes cérébraux. Ils ont utilisé des données de l’étude « Women’s Health Initiative Clinical Trial ». Des femmes de 65 ans et plus ont été incluses dans ce projet longitudinal. On leur a fait passer des tests cognitifs, des examens par imagerie cérébrale (scanner et IRM), ainsi que des examens de la rétine. Un ensemble de 511 femmes ont ainsi été suivies entre 1996 et 2007.
Score du MMSE modifié.
Les résultats montrent que la présence d’une rétinopathie est associée à des scores moins performants au « modified Mini-Mental State Examination », au long du suivi de dix ans (différence en moyenne de 1,1 ; p = 0,019). La rétinopathie est également associée à de plus grands volumes d’ischémie cérébrale, quand on compare avec le volume total du cerveau (47 % plus large ; p = 0,04) et le volume du lobe pariétal (68 % plus large ; p = 0,01), mais pas quand on compare avec des mesures de l’atrophie régionale.
« La correspondance que nous trouvons entre la rétinopathie et l’altération cognitive, en même temps que la présence de volumes de lésions ischémiques plus grands, renforce les notions qui existent déjà, selon lesquelles la rétinopathie peut représenter un marqueur d’une maladie microvasculaire cérébrale. » Et aussi que la rétinopathie, tout comme cette maladie des microvaisseaux, peut être considérée comme un facteur de risque d’une maladie cérébrovasculaire, à même d’altérer les performances cognitives. D’ailleurs, la rétinopathie est une complication connue de longue date à la fois du diabète de type 2 et de l’HTA, qui sont des pathologies qui ont été associées dans nombre d’études d’observation à des risques accrus de démence et à des détériorations cognitives. Dans l’étude présentée ici, plus de 61 % des cas de rétinopathie sont survenus chez des femmes hypertendues. Ce qui reflète le fait que l’HTA est un antécédent commun à la fois de lésions ischémiques cérébrales et de rétinopathie. Une maladie microvasculaire peut toucher les vaisseaux de la rétine comme les vaisseaux cérébraux.
Neurology, 14 mars 2012.
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